Algérie coloniale
Musulmans et chrétiens : le contrôle de l'État (1830-1914)
Au cours du XIXe siècle, catholicisme et islam deviennent les
deux religions majoritaires en Algérie. Alors que l'islam est
attesté depuis des siècles, le catholicisme est assimilé au
conquérant. Comment la France a-t-elle procédé dans ses relations
avec ces deux religions ? Et que nous disent ces relations de la réalité
coloniale ?
Oissila Saaidia retrace ici les étapes qui ont conduit à « l'invention
du culte musulman ». Le catholicisme apparaît, lui, comme l'un des
piliers de l'ordre colonial bien que des tensions apparaissent avec la
République anticléricale. De leur côté, les musulmans sont soumis
à une « obsession sécuritaire » croissante de la part des autorités
françaises.
C'est dans ce contexte de mise sous tutelle des cultes que la loi de
Séparation de 1905 va donner, pour la première fois, un cadre légal
à l'islam. Conçue pour la métropole, cette loi est censée inaugurer
un nouveau type de relations entre l'État et les cultes. Elle stipule
en effet que la République ne reconnaît ni ne subventionne aucun
d'entre eux. En théorie, toutes les confessions sont placées à la
même enseigne républicaine. Dans la réalité, les choses seront bien
différentes en Algérie...