De la fin des années 30 au début des années 80, Robert Doisneau réalise plus
de 250 portraits d'artistes, écrivains ou comédiens. C'est toutefois auprès des peintres,
«dans l'odeur de térébenthine et le calme des ateliers», qu'il aime se ressourcer, là où
comme par miracle s'imprime «le frémissement de la lumière». Dans cette sélection
d'une trentaine de portraits, certains aussi renommés que leurs sujets (Picasso, Braque,
Léger, Giacometti), d'autres inédits ou moins connus (Courmes, Labisse, Christoforou,
Sacksic), le photographe saisit, dans leur intimité et le secret de la création, la matérialité,
l'humanité, la dérision parfois, de ces «singuliers de l'Art», comme il aime les qualifier.
Enveloppés de la bienveillance rieuse ou lumineuse de Doisneau, ces portraits dressent
un panorama unique de l'art du XXe siècle, comme une mise en scène instinctive, une
histoire fraternelle que l'on lit à travers l'oeil de ce grand humaniste.