«Elle n'a pas le choix, elle doit partir. À Santa Cruz, tout est
fermé, plus rien ne circule, l'argent, les gens, même les fruits
pourrissent sur les arbres. Les femmes partent les unes après
les autres, de plus en plus loin. Comment trouver du travail,
un logement, quand on ne connaît personne ? Ni la langue,
ni les rues, ni ce qu'on mange, ni les règles ?»
Née en Bolivie dans une famille indigène, Azul a grandi
dans un paradis où les fruits, les fleurs, les couleurs, les
goûts prospéraient. Immigrée économique, laissant mari
et enfants, langue et robes indiennes, rites et prières, elle
va découvrir l'Europe et ses riches propriétaires. Comment
montrer à ses patronnes ce que leurs yeux ne voient pas du
monde ? Comment conserver la bonté reçue dans l'enfance ?