Six ans, l'âge de l'insouciance. Pour la petite
Elsa, l'enfance bascule. Un adulte abuse d'elle.
«Personne ne m'avait dit que mon corps m'appartenait.»
Elle oublie, camoufle ce secret, incapable
de se confier, même à ses parents. Le trouble la gagne,
la fièvre. La peur.
Trente ans plus tard, Elsa Boublil chuchote
l'indicible à notre oreille. C'est précieux comme
une confidence, touchant comme une résilience.
Dans ce texte d'une infinie pudeur, composé comme
des tableaux, elle raconte la morsure, indélébile.
«L'enfant crie encore en moi.» Un mal-être viscéral
que partagent toutes ces femmes maltraitées un jour
par une main ou un regard.
Mais Body blues est surtout le récit d'une reconquête.
Épanouie, mère de deux enfants, Elsa a
apprivoisé ce corps longtemps vécu comme étranger.
L'angoisse ne l'a pas terrassée, la musique l'a sauvée.
Body blues est une histoire qui se lit et s'écoute, un
jazz sensible, sur le fil, enfin prêt à triompher de ses
désaccords.