«Il était épuisé. Depuis plus de vingt-quatre heures, il n'avait
rien mangé. Il roulait doucement à présent, sur des lignes droites
qui épargnaient enfin ses muscles, et il profitait du vent chaud
qui venait de se lever et soufflait paisiblement le long de la rivière.
Une heure plus tard, il entrait dans Bélisarda, et se disait
que la ville n'avait pas l'air d'avoir beaucoup changé.»
Bien décidé à se confronter au frère qu'il a trahi quelques années
plus tôt, Abel revient dans la ville de son enfance. Mais il découvre
une maison familiale vide. Commence une attente, oppressante,
qui le livre aux réminiscences et aux visions les plus noires.
De ce roman où tout se joue hors champ émerge peu à peu
l'histoire d'une relation fraternelle, faite de violence latente,
de silences et d'acharnements.