Le 28 mai 1754, le capitaine de Jumonville et plusieurs de ses
soldats sont massacrés par des Indiens aux ordres de George
Washington. Cet accrochage au pays de l'Ohio engendre
à partir de 1756 un conflit que Winston Churchill regardera
comme la première guerre mondiale de l'histoire. Nées de la
rivalité franco-britannique en Amérique du Nord, les hostilités
s'étendent à l'Europe où Frédéric II de Prusse et le roi de Grande-Bretagne
affrontent, dans des «boucheries héroïques», les armées
de Louis XV, de Marie-Thérèse d'Autriche et d'Élisabeth de
Russie.
Au Canada, aux Antilles, en Afrique, en Inde, sur terre
comme sur mer, ce sont les Tuniques rouges qui imposent leur loi.
Maîtresse des océans, irrésistiblement conquérante, la Grande-Bretagne
se voit déjà comme la première puissance mondiale
qu'elle deviendra au XIXe siècle.
En Europe, les bouleversements s'avèrent tout aussi profonds.
Au sortir de la guerre, la vie internationale est dominée par la pentarchie
composée de la France, la Grande-Bretagne, la Prusse,
l'Autriche et la Russie, qui, un siècle plus tard, constituera
toujours l'ossature des deux systèmes antagonistes menant au
cataclysme de 1914.
Le legs politique de la guerre de Sept Ans, enfin, est considérable.
Vague patriotique défendant le principe d'une citoyenneté
active au royaume de France, gestation convulsive du radicalisme
britannique, premiers craquements dans les colonies d'Amérique :
sous l'effet d'une guerre accélératrice des changements, le monde
fait ses premiers pas dans l'ère des révolutions.
Avec un véritable talent d'écrivain, Edmond Dziembowski
propose la première grande synthèse sur ce conflit majeur.