«Ne pas nous remettre en question, laisser s'imposer
le climat de pauvreté intellectuelle et spirituelle qui
naît de notre passivité, ce serait devenir coupables ou
complices de ce crime contre notre propre humanité.
Quand reconnaîtrons-nous enfin la valeur de ce
qui nous a été donné ? Quand renoncerons-nous à
l'ingratitude des esprits forts, qui oublient d'où leur
vient la liberté qu'ils ont conquise ? Quand aurons-nous
l'humilité de nous découvrir héritiers de ce trésor
qu'est la culture qui nous précède, mûrie pour nous
pendant des millénaires par le travail des hommes
marchant vers leur propre humanité ? Et ce trésor,
quand l'offrirons-nous à nos enfants, augmenté pour
eux de notre propre effort ?
Il n'est pas de plus urgente ni de plus belle mission
que de transmettre l'héritage culturel qui peut seul
constituer pour l'avenir l'unité de notre pays, en
même temps que la liberté de ceux qui y vivront.
Je ne crains pas le choc des cultures, mais le choc
des incultures.»