L'explosion des données archéologiques nous permet d'établir
aujourd'hui une véritable histoire des populations de l'âge du Fer
européen, dont la culture possède déjà ses principales caractéristiques
plusieurs siècles avant que les auteurs grecs ne la désignent
comme celtique. Les textes classiques comme les rares inscriptions
gauloises sont ici confrontés aux témoignages matériels pour
reconstituer aussi bien l'évolution de leur mode de vie et de leur
culture que leurs échanges avec les peuples de la Méditerranée. Au
début de l'âge du Fer le développement d'une société hiérarchisée
se manifeste par de riches sépultures et des agglomérations dans
lesquelles coexistent groupes aristocratiques et milieux artisanaux
prospères. Les générations suivantes créent à partir du IVe siècle
une culture originale qu'ils diffusent dans une partie de l'Italie et
des Balkans : l'habitat est dispersé dans des campagnes intensivement
exploitées, un art abstrait habille le bois et le métal, le pouvoir,
plus largement réparti qu'auparavant, reste toutefois dominé
par une aristocrate guerrière. Mais, dès le IIIe siècle, le développement
de l'artisanat et du commerce concentrés dans de vastes villes de
hauteur prépare l'intégration des Celtes dans l'Empire romain. La
synthèse présentée ici met en évidence à la fois l'homogénéité spatiale
de la culture celtique et son évolution chronologique marquée
par des succès ou par des revers politiques, et surtout par des choix
culturels et économiques originaux.