L'Histoire de l'architecture s'inscrit comme toute activité humaine dans
la continuité. Il est cependant nécessaire pour en exposer le développement
de la scander pour en mettre en lumière les grandes étapes.
Cet ouvrage n'échappe pas à la règle, prenant comme point de
départ le IVe siècle et comme aboutissement les années 1500. Ainsi
se trouve défini un grand Moyen Âge qui se singularise par trois
grands moments : l'Antiquité tardive - haut Moyen Âge qui s'inscrit
dans la rupture par rapport à la conception romaine classique ;
l'époque romane qui est d'abord reconstruction et bientôt invention
par rapport à l'Antiquité ; le monde gothique qui établit la synthèse
entre l'architecture du IVe siècle charpentée et celle du second âge
roman voûtée de pierre.
Cette histoire ne peut se réduire à une simple évolution des formes.
Elle répond à des programmes précis dont le renouvellement impose
des partis nouveaux. Elle tient compte des traditions. Elle puise son
inspiration dans le passé. Le rythme n'est donc pas régulier.
Des architectes s'affirment comme de grands créateurs alors que
d'autres sont plus traditionnels. Il en va de même de la technique
dont la qualité est conséquente des moyens financiers mis en oeuvre.
Le panorama est celui de l'étonnante diversité. Ce n'est pas avant le
milieu du XIIIe siècle que Paris servira de référence au nord du pays
d'abord, à une grande partie de l'Europe bientôt.
Sous peine d'une erreur d'appréciation, l'architecture ne peut se
réduire à la seule vocation religieuse. Certes, celle-ci est mieux
conservée, a fait l'objet de nombreuses études, mais elle n'est qu'une
de ses composantes. Elle a été parfois innovante, notamment dans
le domaine de la maîtrise technique.