Le XXe siècle, marqué par deux conflits mondiaux sanglants, mais aussi par la période de «paix» de l'entre-deux-guerres,
a vu naître trois dictateurs puissants et funestes : Mussolini en Italie, Hitler en Allemagne et Staline en
Union soviétique. Ces despotes, aux idéologies fondées sur le racisme ou la délation, se sont tous trois appuyés
sur des campagnes de propagande massives, sans précédent dans l'histoire de l'humanité, et ont ainsi détourné l'art
à leurs propres fins : Mussolini a séduit puis menacé un large éventail d'intellectuels, avant de jeter en prison les
plus récalcitrants d'entre eux ; Hitler n'a utilisé qu'un architecte et un photographe, condamnant les protestataires
au mieux à la fuite et l'exil, au pire à un sort horrible dans ses camps de la mort. Staline, quant à lui, n'a souffert
aucune concession, préférant déporter les dissidents en Sibérie ou les éliminer en masse.
L'iconographie exceptionnelle et encore méconnue de cet ouvrage - plus de 200 «oeuvres» -, laisse percevoir
au lecteur, par son caractère officiel et son rôle d'endoctrinement, une violence physique et morale inouïe.
Elle évoque ainsi les grands noms de l'architecture de cette période, tels que Piacentini, Speer et Chtchoussev,
des artistes comme Sironi et Deïneka, ou encore des photographes tels que Riefenstahl ou Rodtchenko.