Depuis les Lumières, nous nous sommes habitués à considérer les vérités religieuses comme secondaires, subjectives, nécessairement irrationnelles. La tolérance passerait par cette mise à l’écart des vérités religieuses, toujours dangereuses. C’est oublier un peu vite que l’Espagne médiévale, lieu de débats, de controverses, de disputes, mais aussi d’une véritable connaissance de l’autre, n’a justement cessé de chercher, avec passion, la vérité religieuse. Le respect n’y signifie jamais indifférence, mais au contraire discussion, débat, raisonnement. C’est là que fut le secret vite oublié de sa légendaire tolérance.