Editeur
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Date de parution
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00:00:00
EAN/ISBN
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Thématique
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Sciences humaines et sociales - Philosophie
Adhérent
:
La Découverte
Présentation de l'éditeur
Écoutez Diderot justifier la vivisection des condamnés à
mort, devenus inhumains par leur déchéance civique. Écoutez
Pasteur demander à l'empereur du Brésil des corps de
détenus pour expérimenter de dangereux remèdes. Écoutez
Koch préconiser l'internement des indigènes auxquels il
administrait des injections d'arsenic. «On expérimente les
remèdes sur des personnes de peu d'importance», disait Furetière en 1690
dans son Dictionnaire universel.Ce sont les paralytiques, les orphelins, les bagnards, les prostituées, les
esclaves, les colonisés, les fous, les détenus, les internés, les condamnés
à mort, les «corps vils» qui ont historiquement servi de matériau
expérimental à la science médicale moderne. Ce livre raconte cette histoire
ignorée par les historiens des sciences. À partir de la question centrale de
l'allocation sociale des risques (qui supporte en premier lieu les périls de
l'innovation ? qui en récolte les bénéfices ?), il interroge le lien étroit qui
s'est établi, dans une logique de sacrifice des plus vulnérables, entre
la pratique scientifique moderne, le racisme, le mépris de classe et la
dévalorisation de vies qui ne vaudraient pas la peine d'être vécues.
Comment, en même temps que se formait la rationalité scientifique, a pu
se développer ce qu'il faut bien appeler des «rationalités abominables»,
chargées de justifier l'injustifiable ?Cette étude historique des technologies d'avilissement appelle ainsi à la
constitution d'une philosophie politique de la pratique scientifique.
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