C'était le temps du Montmartre de la bohème, celui
d'un village avec ses ruelles et ses jardins, ses moulins
et ses ateliers d'artistes. On y buvait sous une tonnelle un
petit vin du cru, on y déclamait des vers au Lapin Agile,
c'était le temps des bals et des guinguettes, où
«gendelettres» et viveurs se côtoyaient. Dorgelès «voyait
le jour» sur le faîte de la Butte, Mac Orlan en descendait
la pente vers les brumes de la grande ville. Carco fréquentait
les bars louches au pied de la colline, dont Céline
prophétisait qu'elle allait sauter.
Montmartre des écrivains, ce fut un art de vivre et une
atmosphère, des lieux et des figures. La bohème ! la vraie,
dont le charme et la poésie revivent dans ces pages.