«Ne laisse pas ma part obscure me parler. Je me suis dispersé
là-bas. Je suis obscur. Mais là, même là, je t'ai aimé à la folie. Je
me suis perdu et je me suis souvenu de toi...
Maintenant je reviens vers ta source. En feu. Le souffle coupé.
Personne pour m'en empêcher. Je vais la boire. Je vais en vivre.
Je ne suis pas ma vie. Je vis mal de moi. J'ai été ma mort.»
Livre XII, 10
Interpellations, confidences, exhorations, aveux, micro
narrations, souvenirs, hymnes, fictions, louanges, analyses
exploratoires, déplorations, cris, anathèmes, psaumes,
discours, chants...
J'ai voulu, par une nouvelle traduction intégrale du texte
d'Augustin, rendre justice à cette véritable odyssée personnelle,
à ce voyage intime dans le temps, la mémoire de soi
et l'écriture. Augustin révolutionne ainsi la confession
antique, détourne la littérature classique, et fait exploser
les cadres anciens à l'intérieur desquels nous avons l'habitude
de nous réfugier et de penser notre vie.