En octobre 1959, un professeur novice accomplissait son stage devant des
élèves de 13-14 ans. La leçon portait sur la concurrence du subjonctif et
de l'indicatif. Dans le manuel mis à sa disposition, l'indicatif était
déclaré «mode de la certitude» et le subjonctif «mode du doute».
Suivaient entre autres exemples : J'espère que mon frère réussira l'examen
(belle certitude !). Je regrette que mon frère ait échoué à l'examen (drôle
de doute !). Le jeune grammairien s'est juré ce jour-là, sinon de «dire la
vérité, toute la vérité et rien que la vérité», en tout cas de ne jamais proférer
ce qu'il savait être faux.
Le débutant est devenu linguiste, mais il n'a pas oublié le malaise des
enseignants de première ligne ni les questions dont, petit garçon, il harcelait
ses instituteurs. Il croit aujourd'hui y avoir trouvé des réponses. La
Grammaire rénovée du français les expose. Au fil des pages, quantité de
problèmes pratiques ou théoriques (la conjugaison, l'accord du verbe
avec un sujet collectif, l'accord du participe passé..., les natures et les
fonctions, le discours rapporté, la phrase...) reçoivent des éclairages
aussi simplificateurs que rigoureux. Le lecteur en sort comme d'un bain
de jouvence grammatical.