La tâche qui m'incombait paraissait insurmontable, mais
je n'allais pas me défiler. Quel qu'en soit le prix, j'étais
résolu à assumer mes récentes responsabilités.
Curieusement, ma femme n'avait pas changé d'attitude.
Était-ce de la pudeur, de la discrétion ? Ou la peur légitime
de me perdre ?
Quant aux autres femmes, elles affichaient une réserve
déconcertante, intimidées, sans doute, par l'aura que me
conférait mon nouveau statut.
Je me demandais néanmoins si l'information avait bien été
diffusée et relayée dans tout le pays. Pas de lettre parfumée
dans mon courrier, nulle voix langoureuse sur mon
répondeur. Je jetais régulièrement un oeil par la fenêtre,
des fois que... rien.
J'étais le fantasme numéro un des femmes, soit, mais se
pouvait-il que je fusse le seul à le savoir ?