Le cracheur de feu fulmine : le livre ne l'inclut pas à son programme,
quand tous les autres en sont. L'homme-canon, l'acrobate, le trapéziste,
le magicien pas moins que l'Hercule - tous on les retrouve dans ces
pages, et qui jouissent de la faveur d'un plein chapitre. Nos préjugés au
cou tordu appréhendent désormais mieux le contorsionniste, nos soupirs
autrefois farouches ne quittent plus la cage thoracique où le dompteur
magistralement les a rencognés. Mais, du cracheur de feu - rien.
Il décide de laver cet affront d'une impitoyable et libératrice missive, à la
double adresse de l'auteur oublieux et de son éditeur nonchalant. Sur la
feuille, sa main se précipite - elle manque de temps pour dire, talonnée
par le souffle d'une colère qui déjà consume le papier. Son courrier est
une oeuvre éphémère, qui à l'écriture adjoint l'autodafé.