La réconciliation de la France et de l'Allemagne,
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a
transformé l'histoire et constitue un élément- clé
de l'Europe d'aujourd'hui. Dans ce long processus
de rapprochement mutuel des deux pays, la période
allant de la signature du traité franco-allemand
du 22 janvier 1963 jusqu'à la démission du général
de Gaulle, le 28 avril 1969, prend une signification
particulière. Ces années ont été celles de la mise en
oeuvre d'une coopération pratique et durable, et en
même temps de la mise à l'épreuve d'une amitié
encore vulnérable.
Dans l'Europe agitée par la Guerre froide, les dissensions entre Paris et Bonn concernaient
presque tous les grands sujets. Quel rôle accorder aux États-Unis ? Comment établir
une position commune envers l'Union soviétique ? De quelle façon construire
l'Europe ?
Les milliers de documents désormais accessibles livrent un nombre étonnant de
secrets et de perspectives nouvelles. On apprend ainsi que le général de Gaulle a proposé
aux Allemands, en mars 1964, une union monétaire. On découvre que le chancelier
Erhard cachait aux Français son idée de troc politico-économique avec Nikita
Khrouchtchev. On comprend également que la coopération d'abord prometteuse entre
Charles de Gaulle et Willy Brandt, l'initiateur de la future politique orientale allemande,
s'est trouvée entamée dès 1968, à la suite d'équivoques durant le Printemps de Prague.
«Outre les relations personnelles de Gaulle-Adenauer, j'ai particulièrement apprécié
l'analyse du "rôle des Britanniques dans l'Europe à construire", analyse qui fait montre tout
à la fois de pointu dans la recherche des sources et d'originalité dans la présentation.»
Pierre Messmer