Le père William appartient désormais au passé. Son divorce avec l'église ne s'est pas fait dans la discrétion que cette dernière aurait aimée. Mais aujourd'hui William Nasarre se sent libre ou plutôt libéré, et assez fort pour parler de ce que fut son parcours semé d'embûches au sein de l'institution catholique.
William est le second d'une famille de quatre enfants, une famille comme tant d'autres, croyante mais non pratiquante. Lors de la communion d'une de ses amies, William a la révélation et ressent le désir de «faire comme le prêtre qui célèbre la messe». Les années passent et confortent cette vocation qu'il n'ose encore avouer à ses proches. En 1991, au retour des JMJ de Pologne, il s'en ouvre pour la première fois à un prêtre qui lui conseille la réflexion et la prière. Dans le même élan, il annonce à ses parents son choix de vie et entre au séminaire le coeur empli de joie.
Il va vite déchanter. Là où il pense trouver réconfort, compréhension et charité chrétienne, ce ne sont que messes basses, comportements hypocrites et accusations. On cherche à le décourager. Mais William se bat et son ordination a enfin lieu dans la Cathédrale Sainte-Marie d'Oloron en juin 2002.
En octobre dernier, après trois ans de prêtrise, William renonce à son sacerdoce par amour. Il quitte l'église mais ne renie pas sa foi. Dans ce livre vérité, il parle sans détours d'une église en crise.