Le religieux, un temps oublié, est à nouveau au
centre du débat politique en Europe. «Dieu»
n'est pas de retour - il n'est jamais parti - mais
il trouve une visibilité accrue dans un espace
public lui-même en pleine transformation. On
n'assiste pas pour autant à la réactivation des
luttes historiques entre Eglises et Etats. Les
lignes de partage passent aujourd'hui davantage
dans les sociétés qu'entre institutions.
L'islam accède au statut de religion de masse et
négocie les conditions de sa reconnaissance,
alors que les confessions plus anciennement
établies en Europe se reconvertissent pour
mieux se faire entendre. Pour les Etats comme
pour l'Union européenne, le défi est de s'adapter
à ce changement qui combine sécularisation
et exacerbation des particularismes. A travers ce
processus de recomposition des relations entre
religieux et politique se jouent les conditions de
légitimation des pouvoirs publics et les règles
du vivre ensemble.
Dans ce livre, une équipe internationale de spécialistes
propose une analyse systématique de
la question en prenant en charge la diversité des
cas nationaux et des grandes religions et la spécificité
du contexte de l'intégration européenne.
Partant des acquis et des débats les plus récents
de la recherche scientifique, l'analyse s'attache
dans un langage clair et accessible à faire le
point sur l'un des problèmes essentiels de notre
temps.