Le principe de précaution a été proposé comme nouveau fil conducteur pour répondre au scepticisme développé depuis une vingtaine d'années par les citoyens et les scientifiques de plusieurs pays à l'égard de la valeur du modèle « standard » d'analyse des risques. Les problèmes rencontrés en appliquant ce principe à la gestion puis à l'évaluation des risques incitent à diversifier les outils de caractérisation de ces risques ; en outre, face aux limites d'une communication conçue comme l'explication au public des avis des experts, la participation de la société civile et la prise en compte des approches « profanes » des risques semblent à même d'améliorer à la fois la qualité et l'acceptabilité de l'analyse du risque.
L'application du principe de précaution a donc des conséquences non pas sur une seule, mais sur les trois phases de l'analyse du risque. Ainsi conduit-elle à proposer un modèle alternatif, dit « constructiviste », qu'il s'agit de mettre à l'épreuve concrètement.