L'Histoire de Philippe Auguste fait partie des «monuments
publics» de la monarchie française. Composée à Saint-Denis
par le moine Rigord, elle s'inscrit dans la tradition qui se
construit dans cette abbaye tout au long du XIIe siècle autour des
tombeaux et de l'histoire des rois de France. Prolongée pour la fin
du règne par Guillaume le Breton, l'Histoire de Philippe Auguste fut
au XIIIe siècle, à côté d'autres biographies royales, incorporée au
manuscrit latin 5925 qui a servi de base aux Grandes Chroniques de
France dans la traduction en langue vulgaire du moine Primat,
toujours à Saint-Denis, à la fin du XIIIe siècle : notre première histoire
nationale. Rédigée du vivant même du roi, l'Histoire de Philippe
Auguste est un texte de premier plan pour la connaissance d'un des
règnes les plus importants de l'histoire de la France médiévale.
Plusieurs fois éditée entre le XVIe et le XIXe siècle, traduite en français
par Guizot en 1825, l'Histoire de Philippe Auguste a été très utilisée
par les historiens, surtout à partir du XIXe siècle. Mais elle n'a connu
ni édition ni traduction au XXe siècle. D'où la nécessité d'une
nouvelle édition critique qui, accompagnée d'une traduction
française, doit permettre à un large public d'accéder à ce texte
majeur.