L'idée, c'était de se procurer à Paris une vieille voiture
en état de rouler, et de l'expédier au Congo où elle
deviendrait un taxi. Celui-ci assurerait des ressources
régulières à la famille du colonel, restée au pays quand
lui-même avait été contraint de s'expatrier. Tel que le
colonel et le narrateur l'avaient conçu, dans un café
de la porte de Clichy, le projet était simple et brillant.
Chemin faisant, tant sur mer que par la route, selon
un itinéraire qui recoupe parfois ceux de Joseph
Conrad, de Patrice Lumumba, de Che Guevara et
d'autre fantôme moins illustres, il va se heurter à un
grand nombre de difficultés, imputables aussi bien à
l'état de la voiture qu'à celui du pays lui-même. Parmi
toutes ces difficultés, finalement, il n'est pas avéré que
la pire soit l'explosion de la durite.