Dix ans après, Philippe Forest revient sur
l'événement qui fut à l'origine de son premier
roman, L'enfant éternel. Le récit d'hier est
devenu un essai. Que peuvent signifier dans
notre monde aujourd'hui la maladie et la mort
d'un enfant ?
Le chagrin provoqué par la perte, l'effarement
devant la vérité crue et la révolte exigent d'être
pensés sans répit. Les mythologies mensongères,
le prétendu «travail de deuil», le recours à la
religion et à tous ses substituts, la sentimentalité
carnassière avec laquelle la société considère la
souffrance des enfants forment les questions de
fond soulevées dans ce livre.
«Tous les enfants, sauf un, grandissent», écrivait
James Barrie au début de son Peter Pan.
Le premier roman de Philippe Forest citait cette
phrase qui donne son titre à l'essai qu'on va lire,
car la mort d'une enfant constitue en soi une
exception à la règle de la vie.