Tuer son enfant : acte insupportable, acte inexplicable...
Comment peut-on tuer son propre enfant, non seulement le
nouveau-né que la mère refuse dans son déni de grossesse, mais
aussi l'enfant qu'elle aime plus que tout au monde, avec lequel
elle vit depuis des mois, voire des années, et qu'elle protège
comme une «bonne mère» ?
Chez ces parents - sans antécédent judiciaire, ni maladie psychiatrique
avérée - le geste infanticide, nous dit Odile Verschoot,
surgit d'un double désir : d'une part, le désir fou de garder en soi
l'enfant que l'on craint de perdre et, d'autre part, en éliminant la
descendance, celui de conserver sa place de «nourrisson
psychique» au sein de la famille initiale.
Au cours de sa pratique de psychologue en milieu pénitentiaire,
Odile Verschoot a recueilli la parole douloureuse de ces parents
meurtriers. Elle a enquêté avec eux - et non pas simplement sur
eux - pour tenter de comprendre ce qui les a menés vers l'acte
fatal, et nous livre ainsi, à partir de nombreux cas, un étonnant
témoignage clinique sur ces criminels si peu ordinaires.