Lorsqu'ils avaient vingt ans, et sous les
yeux effarés de leur mère, David et Marc
Sollens ont failli s'entretuer pour Édith -
laquelle, amoureuse des deux garçons, en a
profité pour s'enfuir avec un troisième
larron avant que les choses ne tournent
encore plus mal.
Ils ont aujourd'hui la quarantaine et elle
revient. Aïe.
Tout autour, la ville miroite et clapote.
Édith, qui eut longtemps la phobie de
l'eau, surmonte brillamment l'épreuve.
Elle revient de loin. Elle revient de si loin
que parfois elle se sent à bout de forces
mais elle tient bon. Elle gère tout ça. Elle
a même réussi à ne pas affronter sa fille, à
échanger quelques mots avec Irène. Elle
gère tout ça.
Dans l'ensemble, il s'agit d'un équilibre
précaire, assez étonnant, si branlant qu'il en
acquiert une sourde fermeté - tout rompant
qu'il s'affirme avec les lois les plus élémentaires
de la physique des corps qui s'entrechoquent.
Mais comme toujours, et une fois de
plus, le seul problème est de trouver la
bonne cadence pour la lecture, la bonne
foulée. Sinon quoi d'autre ?
Ph. Djian