Florence, la cinquantaine séduisante, dirige une agence de communication à Paris. A l’excitation de la vie parisienne, elle préfère, le week-end, la solitude tranquille de sa maison perdue dans la forêt. Un soir qu’elle rejoint son petit paradis, un réverbère flambant neuf, planté sur son chemin proclame crânement, de sa lumière crue, l’irruption de la modernité et du « progrès » dans un paysage jusqu’alors épargné.
Si elle sent peu à peu le monde lui échapper, Florence parvient à assumer des contradictions d’envergure : elle vitupère contre la SNCF, qui ferme les voies secondaires grâce auxquelles elle retrouve son Eden, mais décroche sans état d’âme le contrat de communication de l’entreprise. Elle va même jusqu’à se montrer sensible au charme du jeune trentenaire qui implante les réverbères sur tout le territoire…
Après La Petite fille et la cigarette, Benoît Duteurtre brosse un portrait de l’individu égaré dans les pièges de la société contemporaine. Ce roman, imprégné de paysages de montagne, illustre la liquidation des rêves humanistes par un capitalisme à très grande vitesse.
Romancier et critique musical, Benoît Duteurtre a publié plusieurs romans, dont Le voyage en France (prix Médicis 2001) et, chez Fayard, La Petite fille et la cigarette (2005), traduit dans 8 langues.