Après avoir longtemps inspiré la méfiance, les émotions
apparaissent aujourd'hui comme un ultime refuge et un gage
d'authenticité : il faut «faire ce qu'on ressent» et «ressentir ce
qu'on fait». Soit... mais si nos émotions nous trompaient ?
Il y en a que nous nous cachons à nous-mêmes, d'autres que
nous nous interdisons d'éprouver parce que nous en avons un jour
reçu l'ordre, et d'autres encore que nous croyons les nôtres, mais
qui ont été introduites en nous comme un corps étranger. Ainsi,
lorsque nous sommes anxieux, tristes ou effrayés par la vie, ce
n'est pas forcément «nous»...
En connaissant mieux l'histoire de notre famille, en interrogeant
nos proches et en nous posant les bonnes questions, nous pouvons
nous défaire des émotions qui ne nous appartiennent pas et
accueillir celles qui correspondent à notre propre façon d'être au
monde.