"Oussama Ben Laden ?
Vous connaissez Oussama Ben Laden ?
C'est le champion de l'Islam.
Avec son aide, nous vaincrons ! Allah U Akbar !"
Ce sont ces mots de "bienvenue", ce nom que nous
connaissons déjà trop bien, qui nous accueillent dans
la jungle philippine. Un nom à faire froid dans le dos,
comme ceux du Commandant Robot, de Mujib, des rebelles
Abu Sayyaf... Des noms effrayants, des noms à faire
trembler les populations et frémir les démocraties.
"Vous ne pouvez plus partir !... On demande pour votre
libération un million de dollars par personne..." nous dit Robot.
Nous sommes K.O. debout ! Assommés par ce petit bonhomme
moustachu que nous étions venus voir et qui, par la seule
vertu des armes et de la force, vient de nous enlever un des
privilèges les plus chers de l'humanité : la Liberté.
De juillet à septembre 2000, pendant 73 jours, nous avons
vécu dans notre prison verte de l'Ile de Jolo, à la fois acteurs
et spectateurs d'une tragi-comédie sur fond de guerre sainte
et d'actes de piraterie, rythmée par un orchestre d'armes
automatiques, de rumeurs de libérations, de chants
évangéliques, de menaces de mort, de fureurs et de haines.