Quel est le vrai visage des États-Unis ? Celui du pays libérateur de 1944 ou
d'une hyperpuissance dotée d'une stratégie au service d'un messianisme
politique ? La guerre contre l'Irak n'est-elle pas la démonstration fidèle
d'une "doctrine du binaire" ?
L'Amérique, loin d'avoir amorcé son déclin, n'a pas encore atteint son objectif : coloniser
l'espace, satisfaire ses gigantesques besoins de survivance par le truchement d'une
dominance.
Le remodelage de la carte géographique dans les zones sensibles riches en ressources
naturelles, l'histoire occultée de l'Europe et de l'Orient, ainsi que l'avènement du terrorisme
transnational, ouvrent une boîte de Pandore. À la tête d'un empire, le premier
du genre dans l'histoire de l'humanité, l'Amérique a peur et fait peur. Elle fascine et
repousse.
Les contrepoids issus d'une démocratie internationale présentent une dichotomie : les
alliances européennes connaissent des failles, mais aussi des velléités de fronde.
Une ère d'incertitudes, d'angoisses et de défis débute. De nouvelles forces, non institutionnalisées,
préfigurent la constellation politique de demain : l'opinion publique se
positionne comme surmoi planétaire et comme tribunal sans magistrat. Une société
civile internationale et des ONG s'activent, nourrissant, par leur quête d'un monde
meilleur, les Nations unies. Elles catapultent le droit international à la place qui lui
revient : être au-dessus des États et non pas au service de ces derniers.