Quand Franco exerçait sa dictature sur l'Espagne, certaines
familles reproduisaient ce modèle à domicile. Milagrosa,
le premier roman de Mercedes Deambrosis, se situe dans cette
ambiance calfeutrée et soupçonneuse dominée par une mère
- la fiévreuse Carmencita - qui terrorise sa fille bien-aimée -
la terne et timide Milagrosa. Une écriture affûtée, un sens
extrême de la mise en scène, tiennent le lecteur jusqu'à la fin,
théâtrale, de ce roman, parfaite parabole de l'emprise du
pouvoir franquiste sur les êtres et les choses.