Le théologien Olivier Clément écrivait il y a quelques années : « Sans doute faut-il de toute urgence élaborer une éthique de la mort lucide. Ne plus fuir la mort, ne plus la taire, mais reconnaître qu’elle est le fait le plus significatif de la vie, qu’elle seule peut élever l’homme au-dessus d’un certain somnambulisme ».
Marie de Hennezel s’est inspirée pour ce livre de l’expérience de vie d’un être d’exception qui a eu le temps de voir la mort venir puisqu’il était atteint d’une maladie respiratoire grave, incurable et invalidante et qu’il s’est battu avec elle plus de dix ans durant : Yvan Amar (dont nous avons publié, entre autres, L’effort et la grâce, réédité en poche en mars).
Racontant son histoire, elle médite sur la fin de la vie et la façon d’assister ceux qui y sont confrontés. Nous vivons dans une forme de somnambulisme et d’inconscience, et la mort arrive et nous réveille : Qui était celui qui n’est plus là ? L’avons-nous assez aimé ? Avons-nous suffisamment contribué à son devenir ? Au contraire, lorsque la relation avec celui qui n’est plus physiquement à nos côtés a été pleine, vivante, profonde, une force, une joie nous habitent : le deuil est vécu différemment.
C’est pourquoi il est si important d’aller le plus loin possible dans la relation avec celui qui va mourir, mais plus encore de vivre consciemment sa relation à autrui, comme y invitent l’exemple d’Yvan Amar et l’auteur dans ce livre bouleversant.