«C'est Byzance...». Ce livre, issu de travaux récents présentés
au XXe Congrès International des Études Byzantines (Paris,
2001), est un essai motivé par le désir d'élucider la contradiction
entre la négation de Byzance dans l'histoire européenne - une
Histoire de l'Europe, récemment mise en chantier, a exclu Byzance
de son champ - et son importance dans l'imaginaire français et
européen.
Des historiens ont donc cherché les traces que Byzance a laissées
dans la culture et l'histoire de nombreux pays, et le résultat de leur
recherche étonne par sa diversité : honnie au XIXe siècle par les
Polonais qui l'assimilent à la Russie occupante, Byzance fut en
URSS une sorte de baromètre de l'internationalisme ; pour
Louis XIV, c'est un modèle si prégnant qu'il envisage même la prise
de Constantinople, tandis que Louis II de Bavière se contenta d'en
imiter dans ses châteaux les formes architecturales. Quant à la mode
byzantine en Europe durant le second XIXe siècle, incarnée par le
succès international de la Théodora de Sardou, elle touche aussi bien
l'architecture que la littérature «fin de siècle».
Redécouvrir les modes d'insertion visuelle et les représentations que
véhicule une référence aussi insistante qu'évanescente, c'est apporter
un éclairage précieux à un débat politique encore actuel.