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Compte rendu

Le premier programme Fellowship, lancé par le BIEF, plaît aux éditeurs français

avril 2011

Pas moins de quatre-vingts d’entre eux ont participé à cette nouvelle opération du 19 au 24 mars 2011, destinée à l’accueil professionnel de douze jeunes éditeurs étrangers et à leur immersion dans le milieu éditorial français. Saluons la grande implication des uns et des autres. Avec le soutien du Cnl, de la SOFIA et du MOTif.
Des cultures éditoriales différentes
La première édition du programme Fellowship à Paris a suscité beaucoup d’intérêt de la part des professionnels du livre français. Du 19 au 24 mars, douze éditeurs étrangers, âgés de 30 à 45 ans, spécialisés en littérature et en sciences humaines, étaient invités à Paris pour se familiariser avec l’édition française et renforcer leurs liens avec leurs homologues de l’Hexagone.
  
Douze jeunes éditeurs, venant de partout dans le monde et étant confrontés à des marchés du livre et à des préoccupations bien différentes : Karsten Nielsen, directeur de la toute jeune maison d’édition de littérature C&K Forlag au Danemark, qui s’interroge avec certains de ses confrères sur les conséquences de la libéralisation totale du marché du livre dans son pays depuis début 2011 ; Rana Werbin, jeune éditrice de Jérusalem, qui connaît les particularités à exercer son métier dans un pays qui peine à légiférer sur le commerce du livre ; Amber Quereshi, éditrice américaine chez Viking Penguin qui vit déjà la révolution du livre numérique aux États-Unis, en constatant la domination des blogbusters sur le net et les premiers problèmes de piratage ; ou encore Sarah Ben Hamadi, éditrice, journaliste et blogueuse tunisienne, dont la maison d’édition Cérès travaille actuellement sur un livre de photos sur la révolution tunisienne… pour ne citer que quelques participants du programme. 
 
« Une telle relation entre éditeurs, diffuseurs et libraires n’existe nulle part ailleurs »
Ce qui reliait les participants entre eux, c’est leur intérêt et leur passion pour l’édition française. Tous comptent déjà des auteurs français traduits dans leur catalogue mais, grâce aux rencontres individuelles avec les professionnels du livre français, dont un libraire, venu parler des librairies indépendantes, une juriste du Syndicat national de l’édition (SNE), intervenant sur les droits liés au livre numérique, et une vingtaine d’éditeurs français, ils ont eu l’occasion de « vraiment comprendre le fonctionnement de l’édition française » et « la philosophie des éditeurs » qui, selon Magdalena Marculescu, éditrice roumaine aux éditions TREI, « savent se battre ensemble avec les libraires pour publier des livres de qualité ». « Une telle relation entre éditeurs, diffuseurs et libraires n’existe nulle part ailleurs », s’étonnait également la participante italienne, Giovanna de Angelis, dont la maison Fazi Editore vient d’être achetée par un grand groupe d’édition et qui ne bénéficie pas d’un tel soutien de la part des libraires à Rome.
 
Ces rencontres avec les éditeurs, dans leurs maisons, furent beaucoup appréciées par les participants : « Nous avons les foires et les salons pour découvrir les catalogues, là c’était un véritable échange qui nous a permis d’améliorer notre collaboration en général, que ce soit pour la publication prochaine de livres de qualité ou pour nous défendre contre les projets de Google ».
Trois moments conviviaux organisés en soirée leur ont permis de rencontrer plus de 60 représentants de maisons d'édition (dirigeants, responsables de droits,...) et de nouer des contacts en complément des rencontres individuelles.
  
Le bilan de cette première édition du programme Fellowship à Paris étant très positif, la voie est ouverte pour installer ce programme dans la durée et en faire annuellement un moment d’échange privilégié entre les éditeurs étrangers et les professionnels du livre français.

Une mise en réseau de partenaires
Ce programme Fellowship est venu s’ajouter à d’autres déjà intégrés à l’offre du BIEF au moment du Salon du livre de Paris, comme les Rencontres professionnelles franco-nordiques, qui se sont tenues les 15 et 16 mars au Cnl, les Cafés Pro, les 18, 19 et 21 mars, le séminaire d’éditeurs francophones d’Afrique subsaharienne les 22 et 23 mars, des opérations qui ont atteint leur objectif de rapprocher les professionnels étrangers du milieu éditorial français, d’affiner, à travers des interventions croisées, la connaissance respective des marchés du livre et de préciser les perspectives de coopération et d’échanges éditoriaux.

Les Cafés professionnels du BIEF, un moment toujours aussi apprécié…
Cette année, le BIEF avait organisé sur son espace trois Cafés pros autour de fils conducteurs aussi divers que l’état des traductions en sciences humaines dans les pays arabes, les politiques d’acquisition en littérature générale chez les éditeurs chinois et la diversité du livre illustré en Finlande. De tous ces échanges, il ressort que les acteurs du secteur du livre, où qu’ils officient, font preuve de créativité et de patience pour déjouer les difficultés d’un contexte économique souvent complexe. Si pour la Finlande la question du numérique est une évidence pour faire évoluer le marché du livre pratique, pour les Chinois, la volonté d’intégrer de plus en plus de littérature étrangère à leur catalogue est croissante. Quant au Café professionnel arabe, le témoignage d’un éditeur algérien a révélé la difficulté de recenser le nombre de traductions du français vers l’arabe en matière de sciences humaines et sociales, puisqu’à ce jour aucun outil bibliographique n’existe.

Katja Petrovic (Fellowship), Sophie Bertrand (Cafés professionnels)

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