LE CRACHAT
BEAUTÉS, TECHNIQUES ET BIZARRERIES DES MALLARDS, GLAVIOTS ET AUTRES GLUAUX
Le crachat fait un retour irrésistible dans le monde occidental. Près de 60% des jeunes générations crachent. Population à laquelle il convient d'ajouter les phtisiques, les emphysémateux, les tuberculeux, les fumeurs, les sportifs et beaucoup d'autres déficients de la tuyauterie respiratoire.
Il n'existait à ce jour aucun texte sociologique, ethnographique ou d'une autre science sociale propre à disséquer ce comportement individuel aux racines culturelles profondes et qui matérialise toute la gamme des passions humaines, l'angoisse, la rébellion, l'agressivité, mais aussi l'imaginaire érotique, la satisfaction, la préparation à l'effort, une preuve de sincérité, etc.
Qu'est-ce que cracher, sinon l'art de lancer des projectiles ? On en référence de nombreux types qui se différencient par leur formation, leur consistance, leur couleur, leur volume, leur poids, leur forme, leur vitesse d'expulsion, leur écrasement, etc.
Les cracheurs eux-mêmes entrent dans des catégories très distinctes : les « négligents », les « obsessionnels », les « convaincus », les « automatiques », les « saisonniers », etc. Certains analystes donnent le crachat comme la conséquence d'une éducation douteuse. D'autres comme une réaction aux progrès techniques.
Pour la première fois, une étude dégagée de tout a priori religieux ou philosophique répond à l'ensemble des questions afférentes à cette phénoménologie récurrente. Pourquoi, par exemple, un footballeur glaviotte-t-il quatre fois moins qu'un ouvrier du bâtiment et onze fois plus qu'un notaire ?