Les poudres blanches ont généralement mauvaise réputation
du poison de base que l'on administre d'une petite pincée adroite
à la cocaïne qui brûle les neurones et coûte cher...
Quant aux poudres à laver ou à récurer, elles ne sont guère des supports
au rêve et à l'imagination et mieux vaut ne pas les ingérer.
Il en est pourtant deux que nous absorbons quotidiennement, parfois
sans en avoir même conscience : le sucre et le sel.
Ce dernier a une dimension spirituelle, le sucre étant plutôt synonyme
de plaisir et donc parfois de culpabilité. Leur rôle économique est immense :
tous deux seront appelés "l'or blanc" avec les abus que cela entraîne,
de la gabelle au développement de l'esclavage. De l'alimentation au domaine
de la santé, de la beauté et de la création, tous deux
entretiennent avec le public un rapport fascination-répulsion tout à fait
étonnant. Mis régulièrement sur la sellette au cours des siècles
et diabolisés à tour de rôle, particulièrement ces dernières années,
le sucre et le sel sont présentés parfois comme des tueurs.
Or derrière ces attaques se trouve en fait une angoisse beaucoup
plus profonde. Invisibles souvent, mais omniprésentes dans notre vie,
regardons de plus près ces deux poudres blanches...