Du 26 mai au 1er juin
À quelques semaines des Jeux olympiques, le programme était intense aussi pour les 15 éditeurs étrangers invités dans le cadre du programme Fellowship, organisé par le BIEF avec le soutien de la Sofia.
En ouverture de ce Fellowship qui a réuni de jeunes éditeurs étrangers spécialisés en littérature et SHS venant d’Europe, d’Amérique latine, d’Asie, des États-Unis et une fellow française (Tiffany Gassouk, Gallimard), une journée professionnelle au SNE a été organisée afin de présenter le marché du livre et les tendances éditoriales dans les domaines de la littérature et des sciences humaines et sociales en France.
À commencer par l’essor spectaculaire de la romance comme le souligne Agnès Fruman, secrétaire générale des éditions Albin Michel. En sciences humaines et sociales, beaucoup de livres sont actuellement publiés sur l’histoire au prisme féminin et des minorités avec une forte mise en question de la place de l’Occident, explique Nicolas Filicic, éditeur et responsable des droits étrangers aux Belles Lettres.
L'éditrice grecque Stela Zoumboulaki à la Procure
Également au programme : une rencontre chaleureuse à la librairie Procure, un point de vente entièrement refait récemment renforçant son positionnement de grande librairie généraliste avec néanmoins une spécialité marquée dans le secteur religieux.
L’échange avec les fellows portait notamment sur le soutien public à la librairie en France (aides, prix unique) mais aussi sur l’augmentation récente du prix des livres: + 4 % en France versus + 120 % en Argentine. "J’étais étonnée que le prix soit imprimé sur les livres", explique Creusa Muñoz, éditrice chez Capital Intelectual à Buenos Aires où les libraires, face à l’inflation et à l’augmentation du coup du papier et de l’impression, sont obligés de changer et coller les étiquettes indiquant le prix tant il augmente chaque mois. "C’est impressionnant de voir à quel point les librairies bénéficient d’aide en France et quelle place elles occupent en tant que lieu de rencontres et de débats d’idées", remarque de son côté Claire Reiderman, jeune éditrice chez Canongate Books à Londres.
Accueil par l'équipe de Gallimard dans la célèbre salle de lecture
Les éditeurs français aussi ont ouvert grand leurs portes aux fellows qui ont donc rencontré les équipes de Gallimard, Calmann-Lévy, Editis, Sabine Wespieser et Verdier, livrant des visions variées et complémentaires sur le
métier de l’éditeur.
Le présentation chez Calmann-Lévy était suivie d'un cocktail sur la terrasse
"Je suis encore relativement jeune dans ce métier, cela fait un an que j’achète des titres français pour dtv. J'avais certes déjà une certaine vue d'ensemble en lisant et en étant en contact avec les maisons françaises, mais c'est totalement différent quand on découvre comment les éditeurs travaillent avec leurs collègues et leurs auteurs chez eux. Cela aide à sentir l’ambiance dans une maison et à mieux comprendre son fonctionnement. Connaissant le contexte, il est également plus facile d’évaluer les projets dont on parlera après", explique Chanah Kempin, responsable de littérature allemande, française et israélienne chez dtv à Munich.
Grégory Berthier-Saudrais présente le "Dictionnaire amoureux" chez Editis
En clôture du programme, les fellows ont participé à la 3e édition du Paris Book Market, ce qui leur a permis de découvrir d’autres éditeurs français mais aussi francophones et étrangers. Et ils étaient nombreux à mesurer la chance de pouvoir bénéficier d’un réseau à la fois très professionnel et personnel tel qu’il s’est constitué entre les fellows pendant leur semaine parisienne.
"Nous n’avons que très rarement l'occasion d'échanger avec des collègues qui cherchent la même chose que nous sans être en concurrence. Nous pouvons donc échanger ouvertement sur des textes, ce que nous avons déjà fait pendant le Paris Book Market entre nos rendez-vous. C’était plus efficace de participer au Book Market en groupe que tout seul et j’espère que nous allons tous nous retrouver à Francfort pour continuer à partager nos coups de cœur", explique Semyon Vaulin, éditeur russe basé à Belgrade d’où il continue son travail très engagé pour les éditions Ivan Limbakh.