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Portrait et entretien de professionnel

Portrait de Michael Z. Wise, cofondateur de New Vessel Press

septembre 2022

En cette rentrée, le BIEF en collaboration avec The French Publishers' Agency continue sa série de portraits d’éditeurs américains ayant une attention particulière pour la production française. Ancien participant du programme Fellowship à Paris, Michael Z. Wise, cofondateur des éditions New Vessel Press est un des plus actifs dans ce domaine. 


En 2012 Michael Z. Wise a cofondé New Vessel Press, à New York, spécialisé en littérature et non-fiction étrangère. Ancien journaliste, il a fait une année d’études à Sciences Po Paris. Parlant et lisant le français, il s’occupe des acquisitions de ces titres.

 

BIEF : Michael, beaucoup d’adhérents du BIEF vous connaissent déjà mais en quelques mots, pourriez-vous présenter votre maison d'édition ?


Michael Z. Wise : "New Vessel Press est une maison indépendante basée à New York, consacrée à la fiction et à la non-fiction narrative du monde entier. Nous sommes sur le point de fêter nos 10 ans et avons publié une soixantaine de titres dont 12 traduits du français, ce qui représente environ 20 % de nos titres étrangers. Avant de cofonder cette maison, je n'avais aucune expérience dans l'édition ; j'étais journaliste correspondant à Vienne pour couvrir l'Europe centrale. J'aime la littérature, je parle et lis l'allemand ainsi que le français."


BIEF : Quelle est votre ligne éditoriale ?


"Afin de capter l’intérêt pour les livres étrangers de nos lecteurs anglophones, nous proposons des ouvrages passionnants, qui incitent à la réflexion, et apportons beaucoup de soin à nos couvertures – comme à toute notre production en général. Nous parcourons le monde à la recherche des meilleures histoires, sachant que seule une minuscule partie des livres publiés aux États-Unis chaque année sont des traductions. Beaucoup d’œuvres de la "grande littérature" restent donc encore à découvrir. Nous pensons que la connaissance d'une multitude de cultures et de littératures enrichit nos vies en ouvrant des passerelles pour comprendre et embrasser le monde. Nous considérons également la traduction littéraire comme un artisanat et un art, qui nous permet de traverser les frontières et d'éveiller les esprits. Nous sommes attachés aux livres qui offrent à la fois du plaisir et du savoir, qui stimulent et scintillent, qui transforment et transportent."


BIEF : Combien de personnes travaillent et lisent le français à New Vessel Press ?


"Notre maison est petite mais les gens qui y travaillent sont tous passionnés et dynamiques. L’équipe comprend deux salariés et plusieurs indépendants impliqués dans la conception et la production de nos livres. Je m’occupe des acquisitions françaises et c’est moi aussi qui lit les propositions de livres en français."

  

BIEF : Pourriez-vous nous présenter un de vos récents titres français ?


"The Vanished Collection de Pauline Baer de Perignon, traduit par Natasha Lehrer et publié à l'origine par les Éditions Stock sous le titre La Collection disparue. C'est l'histoire d'une Parisienne qui apprend que son arrière-grand-père, Jules Strauss, était un grand collectionneur d'art et mécène du Louvre, dont la collection a été pillée par les nazis pendant l'Occupation. Il s’agit d’une histoire vraie, d’un souvenir raconté à la manière d’un roman policier. Une quête qui ramène le lecteur vers un passé oublié dans le but d’obtenir une justice posthume pour Jules Strauss et sa famille."

 

BIEF : Comment ce livre s'inscrit-il dans votre programme ?


"The Vanished Collection est avant tout un excellent récit qui donne aux lecteurs anglophones non seulement un aperçu d'une période sombre et fascinante de l'histoire européenne mais aussi sur ses répercussions dans la France d’aujourd’hui. La semaine même où nous avons publié le livre, en janvier dernier, Pauline Baer de Perignon est venue à New York pour assister à la vente aux enchères, chez Sotheby's, d'un tableau restitué à sa famille pour 1,5 million de dollars ! C’est sur cette reconnaissance de l’histoire et ce dénouement spectaculaire que s’achève le récit."


BIEF : Quels autres titres français ont attiré votre attention ?


"Nous allons bientôt publier Café sans filtre, notre troisième roman de Jean-Philippe Blondel. Les deux précédents ont connu un succès considérable. Il s’agit de 6:41, que nous avons intitulé The 6:41 to Paris, et de La Mise à nu –Exposed en langue anglaise. Nous avons également publié des ouvrages de non-fiction, notamment Histoires d'œils que nous avons intitulé The Eye, un livre passionnant sur la peinture des maîtres anciens par le grand historien d'art Philippe Costamagna. En outre nous avons publié A Few Collectors / Quelques collectionneurs, un livre illustré avec beaucoup de charme par l'artiste parisien Pierre Le-Tan que j’apprécie beaucoup. Puis j’aimerais mettre en avant la publication de Moving the Palace / Caravansérail, un fabuleux roman de l’auteur libanais Charif Majdalani."


BIEF : Comment procédez-vous pour promouvoir vos livres français aux États-Unis ?


"Nous imprimons un grand nombre d'exemplaires en service de presse à l’intention des critiques littéraires et des responsables des achats de librairies. Nos livres sont distribués à travers les États-Unis par Consortium Book Sales & Distribution et ont été chroniqués dans le New York Times, le Wall Street Journal, le New Yorker et dans O, The Oprah Magazine. Nous sommes également actifs sur les réseaux sociaux et, dans la mesure du possible, nous organisons des lectures et débats avec nos auteurs français à la librairie Albertine à New York ou dans d’autres lieux hors de New York.


Propos recueillis et traduits par Katja Petrovic