Articles

Imprimer Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn

Compte rendu

90 000 visiteurs, 500 professionnels et 13 pays rassemblés à la Foire du livre de Varsovie

juin 2022

26 au 29 mai

Après une édition réduite en septembre 2021, la Foire du livre de Varsovie a retrouvé un format plus ambitieux en 2022 avec 500 maisons d’édition venues de 13 pays, dont la Norvège à l’honneur cette année. Retour sur cet évènement avec Frédéric Constant de l’Institut français de Pologne et Pauline Florenville, responsable de droits chez Albin Michel. 


"Après quelques années dans l’enceinte du Stade national, la Foire est revenue dans son environnement historique, celui du Palais de la Culture et de la Science, mais avec des évolutions notables : la majeure partie de la Foire se tenait en extérieur (stands sous tentes et rencontres d’auteurs sur plusieurs scènes en plein air) et l’entrée était gratuite. J’ai eu l’impression que la profession se donnait ainsi les moyens, dans un contexte économique pourtant difficile, de tourner la page Covid. J’ai été heureux de voir, fidèles au rendez-vous et toujours aussi enthousiastes, ces éditeurs polonais à la tête de maisons petites et moyennes, passionnés et hautement professionnalisés désormais, ambitieux pour leurs auteurs et leurs lecteurs. 


Ceci explique en partie le grand succès populaire de cette édition, notamment sur le stand du BIEF, et ce dès la journée du jeudi : le nombre total de visiteurs est estimé par les organisateurs à 90 000. Si quelques grandes maisons d’édition polonaises n’avaient pas pris de stand, leurs représentants et en particulier les personnes en charge de l’achat de droits étrangers, ont bien fait le déplacement, et ont pu notamment rencontrer les trois chargées de droits venues de France (Albin Michel, Eyrolles, Nathan/Syros) sur le stand du BIEF. Espérons que l’édition 2023 (d’ores et déjà annoncée du 25 au 28 mai, toujours dans et devant le Palais de la Culture) confirmera cet intérêt retrouvé."


Frédéric Constant

 

"Je m’occupe des droits de traduction polonais pour la fiction et la non-fiction chez Albin Michel. Mes quatre jours à Varsovie m’ont permis de mieux appréhender le marché polonais, notamment dans cette ambiance assez particulière post-Covid et avec la guerre se déroulant à quelques centaines de kilomètres. Tous mes éditeurs partenaires m’ont parlé de la hausse du coût de la vie et surtout du prix du papier. Globalement, les grands éditeurs et groupes d’édition se tournent de plus en plus vers des livres assez commerciaux (feel-good, thrillers, essais grand public, etc.) ou des romans littéraires mais qui sont déjà des best-sellers en France ou d’autres pays. Parallèlement à ce phénomène, quelques petites maisons indépendantes émergent sur le marché polonais depuis quelques années et sont à la recherche de nouvelles voix, de littérature pointue ou de non-fiction exigeante. Ces maisons, souvent engagées politiquement, s’intéressent particulièrement à des thèmes sociaux tels que les luttes LGBT+, féministes et anti-racistes, thèmes particulièrement subversifs en Pologne." 


Pauline Florenville


Propos recueillis par Christine Karavias