03 au 13 novembre 2021
Dans la perspective des futurs échanges avec les éditeurs du monde arabe, le BIEF s’est rendu au Salon du livre de Sharjah et aux journées professionnelles qui, organisées en amont de la foire, sont devenues un rendez-vous important pour les éditeurs internationaux.
Organisées pour la onzième année consécutive, deux jours avant l’ouverture du salon, les journées professionnelles de la Sharjah Book Authority sont l’occasion pour des éditeurs du monde entier de se rencontrer et de découvrir le marché du livre arabophone. Pour les éditeurs invités, c’est-à-dire plus d’une centaine hors du monde arabe, elles permettent également de bénéficier des aides à la traduction et à la publication.
Bénéficiant d’un grand espace ouvert, les journées professionnelles ont stimulé des échanges inattendus, sans compter les plannings de rendez-vous, pour certains très chargés, préparés en amont via une plateforme. Pour les éditeurs du monde arabe, ces journées professionnelles sont une occasion quasi unique de commercialiser leurs publications à grande échelle et de rencontrer des professionnels du monde entier en vue d’achats et de ventes de droits.
Sharjah, noyau culturel et artistique de la région
Directrice des éditions Kalimat – la plus grande maison d’édition des Émirats –, présidente de l’Association des éditeurs émiriens et, depuis cette année également, présidente de l’Union internationale des éditeurs (UIE), la sheikha Bodour Al Qasimi était particulièrement présente cette année. Œuvrant depuis longtemps au soutien du livre, la fille du sheik souhaite faire de la ville de Sharjah, noyau culturel et artistique de la région, un centre de création littéraire. La Sharjah Book City a ainsi vu le jour en 2016 et propose une zone franche à des professionnels du livre et de l’éducation. Elle accueille l’Association des éditeurs émiriens mais aussi les bureaux d’éditeurs, de distributeurs ou d’université.
Autre fait d’armes, l’institution culturelle House of Wisdom, réalisée par l’architecte Norman Foster et inaugurée en 2019, qui abrite une bibliothèque, des salles d’exposition et un laboratoire de créations 3D et dont l’ambition annoncée est d’offrir un lieu d’apprentissage et d’innovation. Un budget important est également alloué aux traductions et aux rencontres entre éditeurs.
La Publishers Conference où se déroulent les journées professionnelles du salon
Le salon du livre s’inscrit dans cette politique culturelle et la manifestation est l’occasion d’inviter des personnalités du monde littéraire telles que, cette année, l’auteur indien Amitav Ghosh ou encore le lauréat du prix Nobel de littérature. Du côté français, Yasmina Khadra, Isabelle Leymarie et Saad Bouri ont rencontré le public et participé à de nombreuses conférences dans tous les Émirats.
L’édition française était représentée par une grande variété d’interlocuteurs :
- Judith Rosenzweig, Directrice des droits, Gallimard,
- Annie Eulry, Responsable export, Actes Sud,
- Margot Beck-Pinault, Responsable des droits, Éditions animées,
- Myra Prince, Directrice générale, Geuthner,
- Roxana Zaharia, Responsable des droits, XO éditions,
- Thomas Guillaume, Chargé des droits, Stock,
- Emmanuelle Collas des éditions éponymes et son agente Milena Ascione,
- Laure Terrail, Responsable des droits, Éditions Auzou,
- Chiara Rinaldi, Agente, Agence Astier-Pécher,
- Luc Brossier, Directeur général, Gulf Stream.
Rapprocher l’édition française avec celle du monde arabe
Emmanuelle Collas, habituée de la manifestation et qui participait à une table ronde sur le développement des maisons d’édition indépendantes, a été mise à l’honneur en tant qu’éditrice française de l’auteur tanzanien Abdulrazak Gurnah, prix Nobel de littérature 2021 et invité par le salon. Pour Thomas Guillaume, qui participait pour la première fois, cet événement lui a donné l’opportunité de rendez-vous avec "des éditeurs qui ne se déplacent pas à Londres ou à Francfort dans une ambiance conviviale et détendue".
Pour le BIEF, la manifestation a permis de découvrir de nouveaux éditeurs du monde arabe susceptibles de participer au programme Fellowship qui leur est destiné et que le BIEF organise depuis 2018. Participer à ce salon solidifie également les relations culturelles entre la France et l'émirat de Sharjah qui se sont renforcées l'an dernier alors que le pavillon français, créé et financé par l'Institut français des Emirats arabes unis en coordination avec le BIEF, était l'un des rares représentants de l'édition occidentale.
L'Institut français des Emirats entretient un lien étroit avec la Sharjah Book Authority (SBA) et souhaite contribuer aux diverses manifestations autour du livre que la SBA organise chaque année, le salon du livre et le Sharjah Children's Reading Festival notamment. Le BIEF et l'Institut français envisagent de développer la présence française sur ce salon l'an prochain et souhaitent faire inviter une délégation française encore plus importante afin de poursuivre ce travail de rapprochement de l'édition française avec celle du monde arabe.