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Compte rendu

Entretien avec Victoria Peretitskaya

avril 2019

Victoria Peretitskaya, participante aux rencontres franco-russes, est responsable de droits aux éditions Ad Marginem. Créée à Moscou en 1993, la maison est spécialisée en littérature russe contemporaine et philosophie postmoderne. En collaboration avec le musée d’art contemporain Garage, Ad Marginem publie également des livres sur l’art dont certains sont devenus des bestsellers et des références en Russie.


Depuis quand travaillez-vous avec Garage et comment est née cette collaboration ?

Nous travaillons ensemble depuis 2012. Garage est venu vers nous, même si nous n’étions pas spécialisés en art. Mais comme Ad Marginem est une des plus importantes maisons d’édition indépendantes en Russie, ils ont décidé de collaborer avec nous pour éditer des livres sur l’art et sur la culture russe. Nous publions également des traductions ensemble mais l’accent est mis sur l’art contemporain russe car il n’y avait pas beaucoup de livres sur ce domaine en Russie et à l’étranger non plus. Pour Ad Marginem c’était évidemment une belle opportunité de s’associer à une des plus importantes institutions culturelles en Russie. Et financièrement c’est aussi très intéressant pour nous, bien sûr.

 

Quel genre de livres publiez-vous ensemble ?

Des livres sur l’histoire de l’art et la théorie de l’art. Il y a deux ans nous avons publié la traduction de Art Since 1900 (publication originale en anglais chez Thames & Hudson) qui est LA référence sur l’art moderne des XXe et XXIe siècles. C’est également devenu un grand succès chez nous, notre édition a été primée par un magazine d’art en Russie et une nouvelle édition sortira l’année prochaine. Nous publions également la série "Garage pro" : ce sont des livres sur le travail des commissaires d’exposition. Un titre de la série porte par exemple sur l’évolution du concept de musée depuis la Révolution française jusqu’à nos jours.

 

Vous êtes un des rares éditeurs russes à proposer des livres d’art pour enfants également…

Oui, c’est un genre qui n’existe pas trop en Russie. L’idée nous est venue d’ailleurs en traduisant et publiant les livres de l’éditeur français Les petits Platons qui propose des livres de philosophie pour enfants, très joliment illustrés. Lorsqu’on voit les livres pour enfants en France, on se demande souvent s’ils sont véritablement destinés aux enfants ou plutôt à leurs parents, car ils sont non seulement très beaux mais aussi exigeants en termes de contenus.

 

L’édition d’art en Russie se concentre sur Moscou et Saint Pétersbourg. Êtes-vous également en contact avec les éditeurs d’autres villes ou d’anciennes républiques soviétiques comme la Biélorussie par exemple ?

Nous sommes en contact, oui. Pour promouvoir nos auteurs de fiction russes ou étrangers, nous organisons des lectures et des présentations à Kazan, Ekaterinbourg et Perm. Les librairies indépendantes de ces villes se connaissent bien. Elles ont constitué un réseau intéressant sur lequel nous pouvons nous appuyer lorsque nous faisons voyager nos auteurs. En ce qui concerne les anciennes républiques soviétiques le contact existe mais il reste ponctuel. Nous collaborons avec la Biélorussie et le Kazakhstan, où se tient chaque année la Foire internationale du livre eurasienne.


Propos recueillis par Katja Petrovic