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Portrait et entretien de professionnel

La traductrice transparente

septembre 2018

1er octobre 2018

À l’occasion de la Journée mondiale de la traduction, le Goethe-Institut Paris, en collaboration avec le BIEF, la Foire du livre de Francfort, l’OFAJ et l’association des traducteurs Weltlesebühne, propose une immersion dans le processus de la traduction littéraire avec la traductrice Barbara Fontaine, qui a animé le programme Georges-Arthur Goldschmidt.


Qu’est-ce que la traduction littéraire ? Comment travaillent les traducteurs ? Quels choix doivent-ils faire et quels défis relever ? Pour répondre à ces questions, le Goethe-Institut organise dans ses murs une performance littéraire avec la traductrice Barbara Fontaine, le lundi 1er octobre à 19 heures.

 

Traductrice de l'allemand vers le français, elle a entre autres traduit Robert Menasse et Hans-Ulrich Treichel. Elle a obtenu le prix André Gide pour sa traduction d'Un pays invisible de Stefan Wackwitz et dirigé l'atelier de traduction du Programme Goldschmidt de 2010 à 2012.

 

BIEF : Vous allez jouer le rôle de la "traductrice transparente" au Goethe-Institut. Comment imaginer cette performance ?

 

Barbara Fontaine : Concrètement, je vais soumettre au public un texte de Katja Lange-Müller et commencer à le traduire en écoutant les questionnements, suggestions, commentaires qui émaneront à la fois des francophones et des germanophones. L'idée est de leur ouvrir mon atelier, mon laboratoire, en quelque sorte, tout en les impliquant dans le processus de traduction. Comme toute apparition publique pour un traducteur habitué au travail solitaire, c'est évidemment un exercice stressant, mais également et surtout stimulant, sinon je ne l'aurais pas accepté !

 

BIEF : Qui est cette auteure et pourquoi avoir choisi un de ses textes pour votre performance ?

 

B. F. : Katja Lange-Müller est une auteure contemporaine majeure originaire de l'ex RDA. Malgré la parution française de son roman Vilains moutons en 2008 aux éditions Laurence Teper, elle reste injustement méconnue en France. Je profite donc de la parution prochaine de deux de ses titres chez un nouvel éditeur pour la présenter au public. Et comme c'est une grande styliste dont les textes posent de multiples problèmes de traduction, elle me paraît toute désignée pour l'ouverture de mon "atelier" au public.

 

BIEF : La soirée à l’Institut Goethe aura lieu à l’occasion de la Journée mondiale de la traduction, célébrée le 30 septembre afin de promouvoir les métiers de la traduction dans les différents pays. Selon vous, les traducteurs bénéficient-ils aujourd’hui d’assez de visibilité ?

 

B. F. : La situation s'est sans doute améliorée au cours des dernières décennies, notamment grâce au travail de l'Association des Traducteurs Littéraires de France (ATLF). L'association a contribué à faire exister cette activité en tant que profession reconnue. Mais il reste encore beaucoup à faire pour que le travail accompli dans l'ombre par les traducteurs soit apprécié à sa juste valeur, autant que celui des autres interprètes que sont les musiciens et les comédiens. Il m'arrive encore d'assister à des lectures publiques de littérature étrangère où l'on prend soin de nommer et de présenter le comédien qui lit, mais où l'on omet de citer le traducteur !

 

 

Consulter la brochure 2018 du Programme Georges-Arthur Goldschmidt.


Propos recueillis par Katja Petrovic

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