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L’étude sur l’édition en Corée du Sud est disponible

avril 2018


Avec une nouvelle génération d’auteurs très reconnus à l’international, comme Han Kang, lauréate du Man Booker International Prize en 2016, ou encore Kim Ae-ran, l’édition coréenne est souvent mise à l’honneur. Cette étude est l’occasion de présenter de façon approfondie ce paysage éditorial.

 

Le troisième marché du livre en Asie enregistre depuis quelques années une baisse de son chiffre d’affaires, hors édition scolaire et technique. Le secteur reste néanmoins dynamique du fait de la progression des ventes sur ces deux secteurs qui représentent plus de 70% du chiffre d’affaires de l’édition - en miroir d’un phénomène plus large, celui de la performance scolaire. Si l’on se concentre sur les chiffres de production et de ventes du reste de l’édition, ils apparaissent assez volatils ces dernières années, certains secteurs affichant néanmoins un beau dynamisme. Le numérique n’est pas en reste pour certains éditeurs. L’engouement pour le webtoon, des bandes dessinées coréennes spécialement conçues pour le format numérique et la lecture sur smartphone, en est un exemple.

 

Une attention soutenue pour les auteurs étrangers

 

L’édition sud-coréenne est largement tournée vers l’international : 20% de la production est constituée de traductions, majoritairement depuis le Japon et les États-Unis. Si l’on note ces dernières années un tassement du nombre d’acquisitions, ce n’est pas l’image d’un repli mais plutôt d’une meilleure perception des attentes des lecteurs coréens. En ce qui concerne les auteurs français, les acquisitions de non-fiction et de jeunesse sont nombreuses et appréciées des éditeurs coréens. Parmi les romans, de nombreux titres étrangers font partie des meilleures ventes, à l’image de ceux de Bernard Werber. Pourtant la Corée reste un marché difficile d’accès : les éditeurs coréens considèrent souvent que l’intermédiation des agents est inévitable et la barrière de la langue freine les échanges directs avec leurs homologues étrangers.

 

Aménagement récent de la loi sur le prix unique

 

En 2015, une modification dans la législation du prix unique du livre a affaibli le secteur, notamment son chiffre d’affaires, qui s’est à nouveau stabilisé depuis. Cet aménagement encadre le montant des remises sur les prix en librairie. Auparavant, les remises différaient selon les points de vente : les librairies traditionnelles ne pouvaient en accorder aucune sur les nouveautés alors que les librairies en ligne en avaient la possibilité. Cette législation posait de grosses difficultés aux librairies traditionnelles mais, depuis 2015, seule une remise de 10% est possible et ce quel que soit le canal de distribution. Sa révision permet le maintien de la diversité des points de vente, un enjeu essentiel pour les éditeurs coréens.

 

Apparition de très petites librairies à Séoul

 

Malgré un système de commercialisation assez favorable aux librairies et propice à un maillage dense de points de vente, le nombre de librairies a diminué ces dernières années, notamment celles de petite et moyenne taille, en faveur des grandes chaînes. De façon inattendue, ce mouvement s’est aussi accompagné d’une montée en puissance de très petites librairies, à l’identité marquée et proches des milieux éditoriaux alternatifs. Elles sont l’une des expressions de la vitalité et de la créativité du secteur.


Clémence Thierry