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Portrait et entretien de professionnel

Paris-Francfort Fellowship, "la France et l'Allemagne pourraient apprendre l'une de l'autre"

juin 2017

Mathilde Ricklin a d’abord travaillé à la librairie Bisey à Mulhouse, puis elle s’est installée à Berlin où elle était libraire chez Dussmann. Anja Hänsel est éditrice de non-fiction chez Piper à Munich. Toutes les deux ont participé au programme Paris-Francfort Fellowship. Regards croisés…


Qu’est-ce que le programme vous a apporté ?

 

Anja Hänsel : J'ai rencontré 13 jeunes collègues extrêmement sympas. Comme on a passé beaucoup de temps ensemble, j'ai pu améliorer mon français tout en développant mon réseau professionnel. 

 

Mathilde Ricklin : Le programme a été une très belle opportunité pour échanger sur les différentes pratiques mais aussi pour connaître les nombreux acteurs de la branche et leur travail. Chaque rencontre avec les professionnels a apporté quelque chose de particulier. Cet échange est de grande qualité et une chance inouïe pour développer le monde du livre de demain.  

 

Quelles sont, selon vous, les principales différences entre les marchés du livre français et allemand ?

 

Anja Hänsel : On a souvent discuté de la qualité des livres allemands et français. En France, les hardcovers sont très rares. L'accent est mis sur le contenu et peut-être moins sur la présentation, d’où des couvertures souvent sans illustrations ou photos. En Allemagne, la couverture et la finition d'un livre sont très importantes pour la commercialisation. Chez nous, un livre de qualité doit également avoir un "bel emballage".

 

Mathilde Ricklin : En Allemagne, les différents secteurs (librairie, édition, etc.) sont représentés par un seul syndicat, ce qui leur permet notamment d´avoir une voix forte en politique. En librairie, la diffusion se prépare à l´aide d´un catalogue envoyé par la maison d'édition et cela bien avant les rendez-vous avec les représentants. La distribution et le transport sont également bien organisés. Une commande d'un particulier peut être disponible dès le lendemain : cela permet aux libraires de se trouver à un niveau de service égal à la vente en ligne.

 

Qu'est-ce que la France et l’Allemagne pourraient apprendre l’une de l’autre dans le domaine du livre ?

 

Mathilde Ricklin : Les relations entre les différents acteurs français se verraient améliorées si ceux-ci travaillaient davantage main dans la main. Le public allemand gagnerait certainement à avoir plus de livres édités sous format bande dessinée.

 

Anja Hänsel : Je trouve que les éditeurs allemands devraient travailler plus étroitement avec les libraires pour mieux connaître leurs goûts et mieux cibler leur offre.


Propos recueillis par Katja Petrovic

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