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Portrait et entretien de professionnel

Questions à Anna Schlossbauer, Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia

avril 2017


Pro Helvetia est partenaire du programme Goldschmidt depuis 2012. Jusqu’ici vous avez invité des éditeurs suisses francophones à Paris pour des rencontres avec les participants. Cette année vous avez organisé une série de rencontres avec des éditeurs suisses germanophones sur place, à Zurich. Pourquoi avoir ouvert le programme davantage à la Suisse ?

Le programme Georges-Arthur-Goldschmidt représente pour nous un modèle dont nous soutenons le développement en encourageant la participation de nombreux traducteurs suisses. Avec l’invitation à Zurich nous avons voulu offrir aux participants de ce programme tri-national la possibilité de se confronter à une autre réalité, d’éveiller leur curiosité avec des présentations d’œuvres suisses, et de se familiariser avec notre système éditorial. Nous avons voulu mettre en avant à la fois des éditeurs importants sur le marché, comme Diogenes, ou d’autres plus indépendants et pointus comme Rotpunkt, sans oublier les éditeurs de Suisse romande, que nous avons invités à nous rejoindre à Zurich, avec les éditions Zoé notamment.

Quelles étaient les réactions des éditeurs suisses par rapport à ces rencontres ?

Les réactions a posteriori ont été extrêmement positives, les éditeurs se sont dit impressionnés par le sérieux des présentations des jeunes traducteurs. La plupart des maisons d’édition avaient déjà entendu parler du programme, mais aucune ne savait en quoi il consistait vraiment. La réputation a-t-elle joué en faveur du programme Goldschmidt ? Certainement, mais les éditeurs suisses ont fait leur part en laissant une très bonne image d’eux.

 

Un mot sur le marché du livre suisse qui peine à avoir de la visibilité en France et en Allemagne. Quelles sont ces difficultés ?

La difficulté des éditeurs suisses dans leur accès aux marchés français et allemand tient à plusieurs facteurs, allant d’un prosaïque problème de prix du livre jusqu’à celui de la taille critique des maisons d’édition. Pour qu’un éditeur suisse soit visible dans les pays voisins, il doit avant tout compter sur un certain nombre de titres susceptibles de s’imposer dans la profusion éditoriale. Il faut ensuite un bon travail de diffusion pour rendre les titres disponibles, puis vient la question du prix : l’éditeur suisse se voit obligé, pour rester compétitif, de revoir à la baisse ses prix en France, alors que les coûts en Suisse sont souvent supérieurs.

 

Le séjour au collège des traducteurs à Looren a beaucoup plu aux participants. Quel était le retour de la part des responsables du collège ?

Gabi Stöckli et Florence Widmer du Collège des traducteurs Looren étaient partantes dès le début et elles ont tout mis en œuvre pour faire de ce séjour un moment inoubliable pour les participants : paysages fraîchement enneigés, lasagnes bio avec les ingrédients de la ferme voisine, rencontre littéraire au bord de la cheminé qui crépite…  Looren est un lieu de résidence et de workshops dédié exclusivement à la traduction, pour qui l’encouragement de la relève est central. Looren a manifesté sa volonté de renouveler cette collaboration.

 

Qu’avez-vous prévu en Suisse pour la prochaine édition du programme Goldschmidt ?

Nous avons beaucoup d’idées, le défi étant de proposer un programme alléchant, mais pas étouffant pour les jeunes traducteurs qui accumulent beaucoup de rencontres tout au long du programme. On essayera de réduire les activités tout en proposant des moments d’échanges informels, entre eux, ainsi qu’avec les gens du secteur.

Pour 2018, notre souhait est de les inviter au terme du programme pour une lecture scénique de leurs textes en Suisse.


Propos recueillis par Katja Petrovic