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Compte rendu

7e Foire du livre de Varsovie

juillet 2016

[19-22 mai 2016]

Pour faire écho à l'nvitation d'honneur de la France  l'année dernière, l'Institut français et le BIEF s' étaient regroupés sur un espace qui fut la foire durant un lieu animé de débats, de conférences et de séances de dédicaces d'auteurs français et francophones déjà traduits en polonais.


Les professionnels de l’édition (polonais et internationaux) se sont retrouvés lors de la 7e édition de la Foire du livre de Varsovie qui accueillait, après la France en 2015, la Hongrie comme pays invité d’honneur et la littérature catalane, avec Barcelone.

 

Pour faire écho à l’an passé, l’espace France, situé très près du stand de la Hongrie, était d’une belle superficie, organisée en espaces distincts : celui de l’Institut français, qui proposait un lieu
de débats-conférences animé par l’Institut français de Varsovie et le stand du BIEF, qui invitait les professionnels polonais à découvrir les nouveautés de l’édition française, mais également les auteurs français qui dédicaçaient leurs ouvrages au public.

 

La librairie Edukator était notre partenaire pour la commercialisation des quelque 1 200 livres (représentant une soixantaine de maisons d’édition) exposés sur l’espace du BIEF.

La présence des éditeurs français était toutefois moindre qu’en 2015 où la France était le pays invité d’honneur. Étaient présents cette année : Anne Vignol (Hachette Jeunesse), Renata de la Chapelle (Agence littéraire Renata de la Chapelle Agency) et Zéline Guéna (scout). Durant cette édition, l’accent a été mis sur les auteurs représentant la diversité du monde et des lettres francophones.

 

Christine Karavias

 

 

La francophonie dans toute son envergure

 

Cette année, l’Institut français de Pologne avait décidé de valoriser la francophonie, en partenariat avec les représentations en Pologne de quelques pays francophones.

Au total, huit pays auront été représentés dans ce panorama du livre et des littératures de langue française, que ce soit par le biais des stands, des invitations d’auteurs ou des débats organisés sur notre espace : France, Algérie, Belgique, Canada, Haïti, Liban, Maroc, Roumanie, Turquie.

 

L’Institut français de Pologne avait ainsi invité de prestigieux auteurs, pour la plupart déjà traduits en polonais : Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Barbara Constantine, Nedim Gürsel, Georges Mink, Boualem Sansal, Lyonel Trouillot, Dominique Wolton. Auxquels se sont ajoutés l’humanitaire québécoise Élisabeth Carrier et, invités par la délégation Wallonie-Bruxelles, Hermann et Paul Colize.

Dans un pays qui, à la faveur d’un changement de majorité et de la crise des réfugiés, connaît depuis un an des crispations identitaires assez fortes, il était important d’insister sur la richesse du dialogue interculturel, en l’occurrence à travers le partage de la langue française. C’est ce qu’ont permis les rencontres et débats organisés sur notre stand.

 

De belles occasions de montrer aussi que la fiction littéraire peut être, aux côtés des sciences humaines et sociales, une composante à part entière du débat d’idées !

Boualem Sansal – dont le roman 2084. La fin du monde vient de sortir en traduction polonaise, avec le soutien du programme d’aide à la publication Boy-Zelenski de l’ambassade de France en Pologne – a témoigné à la fois de l’existence d’un islam modéré et moderne, d’un courant laïque dans les pays musulmans, des menaces qui pèsent sur eux et de la nécessité de les défendre. Un propos qu’a également tenu Nedim Gürsel dans le contexte de la Turquie contemporaine.

 

Tahar Ben Jelloun a pu revenir sur ses cinq livres publiés en polonais, et notamment sur L’islam expliqué aux enfants (et à leurs parents), récemment traduit avec le soutien du même programme. Il est longuement intervenu sur la situation actuelle dans les pays musulmans, notamment sur celle des femmes, et sur la crise des réfugiés, autant de sujets qui intéressent les lecteurs polonais.

Lyonel Trouillot, dont le roman Bicentenaire est également sorti en traduction polonaise avec le soutien du programme Boy-Zelenski,
a fortement insisté, à travers ses propres engagements citoyens en Haïti, sur la capacité de la fiction littéraire à témoigner du réel et à provoquer le changement.

En présentant son nouveau roman, Golem, Pierre Assouline a quant à lui cerné les contours du transhumanisme et des questions graves que pose le développement des neurosciences.

Enfin, Dominique Wolton a expliqué en quoi la francophonie dépassait largement la défense de la seule langue française et constituait une sorte de laboratoire pour une Europe à la fois mieux intégrée et respectueuse des identités.

 

Frédéric Constant, Responsable des médiathèques, chargé de la politique du livre, Institut français de Pologne



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