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Compte rendu

22e Foire internationale du livre de Séoul : les professionnels français et coréens à nouveau réunis

juin 2016

[15-19 juin 2016]

Pour continuer de faire honneur aux années croisées France-Corée, et après l’invitation d’honneur de la Corée à Livre Paris 2016, la Foire du livre de Séoul consacrait à la France un focus culturel.


 

 

Pays invité d’honneur : l’Italie

 

Pour continuer de faire honneur aux années croisées France-Corée, et après l’invitation d’honneur de la Corée à Livre Paris 2016, la Foire du livre de Séoul consacrait à la France un focus culturel.

Le pavillon France d’environ 100 m² avait une vocation multiple : être un espace librairie de vente des nouveautés de l’édition française, toutes thématiques confondues ; être un espace d’activités pour le public jeunesse et de rencontre du public avec les auteurs français venus à Séoul : Antoine Laurain - dont les traductions du Chapeau de Mitterrand et de La femme au carnet rouge venaient tout juste de paraître en Corée -, Antoine Schaefers, maître cuisinier de France, venu présenter son best-seller Le Grand Cours de cuisine Ferrandi, et Sébastien Falletti, correspondant pour la Chine et l’Asie orientale au Point et au Figaro, coauteur avec Eunsun Kim de Corée du Nord, 9 ans pour fuir l’enfer ; et enfin être un espace de travail pour les professionnels français venus en nombre rencontrer les éditeurs coréens.

 

L’ensemble des ouvrages traduits représentent 22% de la production coréenne. Et, bien que le ralentissement qu’a connu l’édition ces dernières années ait entraîné une baisse des achats de droits (720 cessions en 2015 contre 869 en 2013)*, le français reste la troisième langue traduite (641 titres en 2014), après l’anglais (États-Unis : 3 031 et Royaume-Uni : 945) et le japonais (3 725)**.

 

Pour cette 22e édition, la délégation française réunissait une vingtaine de professionnels représentant tous les domaines éditoriaux, une participation encore supérieure aux années précédentes : les éditions De Crescenzo, Flammarion, Place des éditeurs pour la littérature ; Athéna, Bayard, Casterman-Flammarion jeunesse et Gallimard jeunesse pour l’édition jeunesse et la BD ; Imbernon, Adverbum, Hachette pratique, Le Chêne ou Marie-Claire et Massin, étaient des interlocuteurs pour l’édition d’architecture, de vie pratique et de lifestyle ; les sciences et les sciences humaines et sociales étaient représentées par les éditions Dunod-Armand Colin, l’École des hautes études en sciences sociales, La Découverte et enfin le Mot et le Reste.

Cette dernière maison faisait partie d’une délégation d'éditeurs, coordonnée par l’association des éditeurs du Sud, venus développer leurs catalogues en Corée du Sud.

 

La foire comptait moins de stands d’éditeurs coréens que les années précédentes, probablement en lien avec le plafonnement des remises au public à 15% (au lieu des 30% à 40% habituels) qui prévaut depuis 2014. Toutefois, et heureusement, cela n’a pas empêché leur présence sur le salon et leur disponibilité pour rencontrer leurs homologues étrangers ou participer à des conférences, telles celles organisées par le BIEF et l'Institut français les mercredi 15 et jeudi 16 juin sur le marché du livre en France, l’effet best-seller sur les marchés de la littérature adulte et jeunesse, et sur la publication et la diffusion des sciences sociales, où intervenaient professionnels coréens et français (voir programme dans l'onglet Plus d'infos).

 

Malgré la distance, qu’elle soit géographique ou culturelle, qui sépare la Corée du Sud et la France, il est toujours étonnant de voir à quel point les tendances sont finalement assez proches. Qu’il s’agisse de la présence encore assez faible des livres numériques (exception faite de la lecture de mangas), du grand souci de la promotion de la lecture ou de l’évolution des livres de sciences humaines et sociales vers un public plus large. En revanche, les professionnels coréens - et les chercheurs - constatent un manque de créativité dans la production éditoriale, que ce soit en sciences humaines ou en jeunesse. D’où leur recherche de collaborations internationales dans ces domaines.

 

Les agents coréens sont très présents dans les échanges éditoriaux avec les éditeurs internationaux. Ils ont une façon assez souple de fonctionner, sans exclusivité, qui leur a permis de créer des relations de confiance avec les éditeurs coréens et d’être quasi incontournables. Même si les éditeurs coréens sont toujours enchantés de rencontrer leurs homologues étrangers et, à plus forte raison, lorsque c’est chez eux.

Dans une ville aussi grande que Séoul, la participation à un salon rend le déplacement de professionnels étrangers plus efficace et bien moins fatigant.

 

À l’inverse des stands des éditeurs locaux, les stands internationaux à la foire ont d’ailleurs tendance à se multiplier : après l’arrivée de l’Allemagne il y a trois ans, cette année les Turcs faisaient leur entrée, avec un assez grand stand, aux côtés des Italiens invités d’honneur, des Japonais présents depuis longtemps, ainsi que les Taiwanais et les Chinois. À noter aussi un espace Fellowship international relativement développé.

 

Tous les ans, des cycles de conférences en marge du salon sont organisées soit par l’association des éditeurs, soit par des instituts publics, comme le Korean Publishing Research Institute, qui invite des professionnels du monde entiers à parler de la situation dans leur pays : preuve de la curiosité que portent les Coréens à d’autres modèles que le leur.

 

 

Questions à Isabelle Coté,

déléguée générale de l’Association Éditeurs du Sud / PACA, qui a organisé la présence à Séoul des éditeurs Adverbum, Decrescenzo Éditeurs, Imbernon, Le Mot et le Reste

 

BIEF : Pourquoi vous êtes-vous intéressée à la Corée du Sud ?

Isabelle Coté : Certains de nos membres avaient déjà des contacts avec des éditeurs coréens qu’ils souhaitaient approfondir. Ils voulaient également rencontrer de nouveaux éditeurs et agents. L’un d’entre eux recherchait un coéditeur pour un projet d’ouvrage en lien avec la Corée. D’autres membres ont profité de l’occasion des années croisées pour aller à la découverte du marché du livre coréen.

 

- Les éditeurs coréens ont-ils été réceptifs à votre présence et à celle des éditeurs de PACA ?

- Les agents et éditeurs étaient curieux de découvrir de nouveaux catalogues et intéressés par la majorité des lignes éditoriales. Ils nous ont consacré beaucoup de temps.

 

- Comment envisagez-vous les suites avec les professionnels coréens ?

- Nous avons prévu de nous revoir à Francfort. Nous ne retournerons pas à Séoul l’an prochain, mais peut être dans quelques années.

 

* Statistiques BIEF-SNE

** Source : Korean Publishers Association


Laurence Risson

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