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La Foire internationale du livre de Séoul : la résonnance particulière de la France

mars 2016

Créée en 1954, la Foire du livre de Séoul est le principal événement coréen consacré au livre. Elle est un rendez-vous important pour l’édition coréenne, autant du point de vue du public que des professionnels qui, sans forcément y avoir un stand, s’y rendent nécessairement. C’est une manifestation intéressante aussi pour les exposants étrangers, car l’attrait pour des productions éditoriales venues d’ailleurs reste majeur en Corée.


Créée en 1954, la Foire du livre de Séoul est le principal événement coréen consacré au livre. Se déroulant à la mi-juin, elle est un rendez-vous important pour l’édition coréenne, autant du point de vue du public que des professionnels qui, sans forcément y avoir un stand, s’y rendent nécessairement. C’est une manifestation intéressante aussi pour les exposants étrangers, car l’attrait pour des productions éditoriales venues d’ailleurs reste majeur en Corée. Le souhait des organisateurs d’une dimension internationale de la foire se traduit notamment dans le contenu d’un programme professionnel tourné exclusivement vers cet objectif. C’est dans ce cadre que sont invités des éditeurs, des responsables de droits ou des agents du monde entier, afin qu’ils présentent lors d’une conférence, en général très suivie, le marché du livre de leur pays, ainsi que ses potentiels d’échanges avec l’étranger.

 

Certains éditeurs et responsables de droits français ont déjà participé à ce programme, notamment Bénédicte Roux pour Flammarion Jeunesse, Anne Vignol pour Hachette Jeunesse, Jean-Claude de Crescenzo des éditions éponymes ou encore May Yang des éditions Eyrolles.

 

Le coréen : 3e langue de traduction du français

Selon les dernières statistiques SNE / BIEF, le coréen est, avec 857 cessions, la troisième langue de traduction du français en 2014, derrière le chinois (1 639 cessions) et l’espagnol (1 152). S’il y a bien sûr des variations, la Corée est, depuis de nombreuses années, dans le peloton de tête des pays acheteurs de droits. Les années précédentes, ce sont les livres de jeunesse qui arrivaient en tête par catégorie éditoriale, suivis par la fiction et les sciences humaines.

Mais l’année 2014 a vu les lignes bouger avec un bond des cessions du secteur des bandes dessinées (de 35 titres en 2013 à 143 titres en 2014) et des beaux-livres (de 6 titres en 2013 à 101 titres en 2014). Ces résultats sont-ils le fruit notamment du travail des responsables des droits de livres illustrés qui se déplacent en nombre sur le pavillon français depuis l’invitation d’honneur de la France à la Foire du livre de Séoul en 2010 ?

 

Parmi les plus fidèles présences étrangères

Tous les commentaires que nous avaient alors transmis les participants de la délégation française faisaient part de leur grande satisfaction sur le plan professionnel - impulsion de nouvelles collaborations, notamment dans le domaine de l’illustré - et saluaient la forte mobilisation de l’édition française autant que coréenne.

La participation française au salon, organisée conjointement par le BIEF et l’Institut français de Séoul, est l’une des plus fidèles parmi les présences étrangères, avec celles de Taïwan et du Japon, et l’une des plus importantes. Elle comprend l’exposition-vente de 1 000 à 1 500 titres gérée par la librairie Kyobo, la présence régulière d’éditeurs français, un espace culturel, avec des rencontres et des signatures d’auteurs, parmi lesquels David Foenkinos ou Guy Delisle, qui attirent un énorme public. L’édition européenne est plutôt représentée par des agents ou des petits stands du programme d’invitation, sauf l’Allemagne avec à nouveau un stand collectif.

 

Le pavillon français propose également chaque année une conférence destinée aux professionnels. Ainsi se sont succédé des rencontres croisées d’éditeurs français et coréens autour des "Tendances du livre de cuisine", de "Traduire et publier la littérature" ou encore "Comment promouvoir un éditeur traduit", pour n’en citer que quelques-unes. Elles ont permis au fil du temps de mieux connaître les marchés et de comprendre les méthodes respectives de travail, le même objectif que celui poursuivi par les rencontres professionnelles franco-coréennes prévues les 15 et 16 mars avant Livre Paris.

 

L’édition 2016 du SIBF sera d’envergure pour la participation française avec un "focus France" qui sera organisé sur le salon. Le programme est en cours de finalisation. Il comprend divers événements à destination des professionnels (tables rondes, présentations du paysage éditorial français ou de l’édition numérique) aussi bien qu’à destination du public (rencontres d’auteurs, séances de dédicaces, lectures à voix haute). La délégation française promet cette année encore d’être importante avec l’organisation, juste avant le Salon du livre de Séoul, de rencontres de littérature et de sciences humaines à Tokyo, qui pourront donner l’occasion aux participants de jumeler leur déplacement avec la Foire de Séoul.

 

 

Kyobo, librairie partenaire du BIEF et principale chaîne de librairies sud-coréenne

Elle compte 15 points de vente dans toute la péninsule et existe depuis une vingtaine d’années. Dès sa création, Kyobo a proposé un choix de publications étrangères, en anglais principalement, mais également en japonais, en français et en allemand. Quelques livres en espagnol et en chinois s’ajoutent à cette sélection, mais en quantité très mineure.

En 2015, les ventes des livres français ont représenté 1,4% des ventes de livres étrangers, elles-mêmes correspondant à 10% du chiffre d’affaires de la librairie. En termes d’auteurs, le succès de Françoise Sagan s’ajoute depuis peu à celui rencontré par Albert Camus et Saint-Exupéry. Parmi les écrivains plus récents, Amélie Nothomb et Patrick Modiano se rapprochent du duo de tête incontesté : Bernard Werber et Guillaume Musso.

Concernant le livre illustré, il n’est pas étonnant, pour qui connaît le mode de vie à Séoul, que les publications sur la cuisine et la pâtisserie plaisent au public. Et les ouvrages sur les broderies et les points de croix commencent à connaître le même sort...


Laurence Risson

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