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Compte rendu

La France invitée d’honneur au Salon international du livre d’Alger

décembre 2015

[28 octobre - 7 novembre 2015]

Avec ses 1,4 million de visiteurs, le SILA 2015 a été "un grand cru". Manifestation populaire, événement commercial sans équivalent sur la rive sud de la Méditerranée qui a déplacé 900 éditeurs – dont 90 maisons algériennes – et où le montant total des ventes sur neuf jours s’est élevé à 50 millions de dollars, cette édition a confirmé l’appétit des Algériens pour les nouveautés dans tous les domaines éditoriaux.


Avec ses 1,4 million de visiteurs, le SILA 2015 a été "un grand cru", selon Hamidou Messaoudi, commissaire du Salon international du livre d’Alger. Manifestation populaire, événement commercial sans équivalent sur la rive sud de la Méditerranée qui a déplacé 900 éditeurs – dont 90 maisons algériennes – et où le montant total des ventes sur neuf jours s’est élevé à 50 millions de dollars, cette édition a confirmé l’appétit des Algériens pour les nouveautés dans tous les domaines éditoriaux.

 

La France y était bien représentée, à double titre. D’abord par les stands des distributeurs des groupes Editis, Gallimard, Hachette, Média-Participations, mais aussi par son statut d’invitée d’honneur.

La France occupait ainsi un grand stand de 200 m², avec un espace de rencontres, à proximité des principaux acteurs algériens et français du livre, et une importante programmation culturelle. De très nombreux auteurs, dont Mathias Énard, prix Goncourt 2015, des universitaires et des journalistes, ont ainsi participé aux différentes tables rondes sur la littérature ou autour de la lecture qui ont drainé un public important.

 

Le salon a également été l’occasion d’un moment d’échanges entre le président du CNL français, Vincent Monadé, et son homologue algérien, Hassen Bendif, cosignataires il y a un an d’un protocole de coopération. Des actions en direction de la librairie et de la traduction ont été programmées pour 2016.

Du côté professionnel, une rencontre algéro-française de l’édition a été organisée par le BIEF et le CNL algérien avec le soutien de l’Institut français d’Algérie le 29 octobre. Étaient aussi présentes au SILA les organisations professionnelles des deux rives de la Méditerranée, représentées par Vincent Montagne, président du SNE, Ahmed Madi, du SNEL, et Mohamed Mallak, de l’ONEL (les deux principales organisations algériennes de ce secteur).

 

De nombreux éditeurs français étaient aussi sur place, tels Sophie de Closets et Sophie Charnavel (Fayard), Sophie Berlin (Flammarion), Marianne Durand (Nathan Jeunesse), Alain Serres (Rue du monde), Denis Maraval (Tallandier). L’ensemble de ces dialogues, échanges, rencontres, tant publics que professionnels, a fait de ce SILA un moment privilégié dans la coopération entre l’Algérie et la France dans le domaine du livre.

 

- Rachid Alik, Institut français d’Alger

 

 

Rencontre entre éditeurs algériens et français

 

À l’occasion de la 20e édition du Salon international du livre d’Alger,  les deux ministres de la Culture algérien et français se sont rencontrés. Ce fut l’occasion pour eux d’échanger sur le secteur du livre, les évolutions législatives en cours en Algérie en rapport avec celui-ci et les coopérations envisageables, en particulier dans le domaine de la traduction et de la formation des libraires.

Dans le cadre de ce salon, le BIEF a organisé une rencontre professionnelle, au cours de laquelle se sont tenues trois tables rondes, comportant des interventions de représentants algériens et français sur le secteur du livre et les évolutions des productions des
marchés jeunesse et de sciences humaines et sociales dans les deux pays.


Le public, essentiellement professionnel – qui, selon les différentes séquences, réunissait de 20 à 50 personnes –, a exprimé une forte demande sur les expériences françaises.

 

- Jean-Guy Boin, BIEF

 

 

Questions à Smail Mhand, directeur des éditions Hibr et de la librairie générale El Biar

 

BIEF : Quels éléments principaux retirez-vous de la journée professionnelle du 29 octobre ?

 

Smail Mhand : C’était une initiative intéressante et inédite. Les interventions des éditeurs français nous ont permis d’avoir une idée plus précise des pratiques et des enjeux dans le contexte hexagonal, qui, par son histoire, n’a rien à voir avec le marché algérien. En Algérie, le secteur se consolide doucement et se structure, mais reste beaucoup moins balisé, notamment sur les questions de diffusion et de distribution. Je tiens à souligner la satisfaction des éditeurs algériens de pouvoir discuter en direct avec leurs homologues français.

 

BIEF : Quelles coopérations professionnelles entre éditeurs des deux pays pourraient se développer ?

 

S. M. : Bien sûr, c’est la question des cessions de droits qui se pose en premier lieu. Celles-ci atteignent un volume intéressant entre les deux pays, mais pourraient être renforcées, notamment par des échanges directs entre éditeurs. Certains d’entre nous vont à Paris ou à Abu Dhabi, mais personne ne va à Francfort. C’est pour cela que nous sommes très heureux d’avoir accueilli cette fois des éditeurs français, en plus des commerciaux. Nous souhaitons un plus grand intérêt pour le salon d’Alger et que nos partenaires français contribuent à notre internationalisation.

Ensuite, je pense qu’il faut approfondir les coopérations en cours entre les institutions et les organisations professionnelles, BIEF, CNL, SNE, notamment pour la formation et l’échange d’expertises (traduction et librairie).

 

BIEF : Qu’attendez-vous des modifications législatives concernant le livre en Algérie ?

 

S. M. : Une loi sur le livre vient d’être votée en Algérie. Elle introduit deux mesures majeures pour les acteurs du secteur. Tout d’abord, l’Algérie rejoint les pays ayant adopté une législation de "prix unique" sur tout le territoire. Ensuite, elle veut dynamiser le marché du livre, en imposant à la commande publique locale de s’adresser à la librairie. Et en tant que libraire, je ne peux qu’applaudir cette remise au centre du jeu.

D’un point de vue pratique, les décrets d’application ne sont pas encore publiés, mais le ministère de la Culture a décidé d’associer les professionnels à leur rédaction. Bien sûr, ceux-ci ont des avis différents sur certains points de la loi, mais nous avons bon espoir que la concertation initiée porte ses fruits.



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