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Compte rendu

Le programme Fellowship de Paris : cinq ans d’échanges et de découvertes

juillet 2015

[21-27 mars 2015]

Quatorze responsables éditoriaux étrangers, spécialisés en littérature et sciences humaines, étaient invités à Paris pour participer à la 5e édition de ce programme dont la "formule" – rencontres individuelles avec des éditeurs, tables rondes et soirée rencontre avec les responsables de droits français au Centre national du livre – a fait ses preuves.


Le programme Fellowship de Paris fête ses cinq ans. Organisé par le BIEF, avec le soutien du Centre national du livre et de la SOFIA depuis 2010, il s’adresse à de jeunes éditeurs du monde entier, qui viennent à Paris, à l’occasion du Salon du livre, pour mieux découvrir le marché du livre en France, ainsi que pour approfondir les contacts avec les éditeurs français. Quatorze responsables éditoriaux étrangers, spécialisés en littérature et sciences humaines, étaient invités à Paris du 21 au 27 mars pour participer à la 5e édition de ce programme dont la "formule" – rencontres individuelles avec des éditeurs, tables rondes et soirée rencontre avec les responsables de droits français au CNL – a fait ses preuves.

 

"C’est difficile de faire mieux", conclut ainsi l’éditeur taïwanais Kun-Yung Wu, des éditions Utopie. "Le choix des maisons d’édition était très varié, je connais désormais beaucoup mieux la scène littéraire française", juge Michael Z. Wise, cofondateur de la maison littéraire New Vessel Press à New York, très sensible aussi au rôle joué par la librairie en France. "Nous n’avons pratiquement plus de librairie indépendante à New York, j’ai même parfois vendu mes livres dans la rue", explique-t-il.

 

Même constat pour l’éditrice portugaise Maria Afonso, qui travaille au sein de la maison Antígona. La librairie indépendante se porte également
mal dans son pays et les éditeurs de taille moyenne disparaissent un peu sous la production des deux grands groupes Leya et Porto Editora. "Pas facile de faire du marketing en temps de crise", constate-elle. La rencontre avec Valérie Millet et Marc Villemain des éditions du Sonneur lui a été particulièrement utile : "C’était très intéressant de voir comment ils travaillent pour augmenter leur visibilité en librairie mais aussi sur les réseaux sociaux."

 

En Allemagne, dont le marché du livre est à peu près comparable à celui de la France, la librairie indépendante fleurit, notamment à Berlin. "Dans le quartier “bobo” de Prenzlauer Berg, les petites libraires poussent comme des champignons", raconte Amelie Thoma des éditions Aufbau. Pour elle, le problème se situe ailleurs : "Après cette semaine passée à Paris, je me rends compte à quel point les chiffres, hélas !, règnent dans les services éditoriaux en Allemagne. Les rencontres avec Viviane Hamy et Laure Leroy m’ont donné de l’énergie et l’envie de créer ma propre maison d’édition."

 

Depuis trois ans, le groupe des éditeurs étrangers se fait accompagner par un(e) jeune éditeur(trice) français(e). Pour Sarah Hirsch (éditions Héloïse d’Ormesson), désignée cette année, même si elle connaît bien la scène littéraire parisienne, "c’était à chaque fois une façon différente de vivre le métier d’éditeur aujourd’hui, une expérience enrichissante".

Les éditeurs français ont dans leur ensemble manifesté un grand intérêt pour rencontrer les participants. "Dès que nos contacts étaient publiés sur le site du BIEF, les responsables de droits français nous ont proposé des rendez-vous", se souvient Colette Huang des Éditions de la Littérature du Peuple en Chine, dont l’agenda était particulièrement chargé lors de la journée professionnelle du Salon du livre.

C’est pourquoi il y aura encore plus de temps pour ces rencontres dans les éditions à venir...


Katja Petrovic